Le vendredi 11 septembre dernier, la première bibliothèque de Fribourg proposant non pas des livres mais des objets a ouvert ses portes au blueFACTORY. Avis aux déconsommateur·rice·s de tous poils !

Un projet d’utilité publique

Depuis quelques années, des bibliothèques d’objets essaiment partout en Amérique du Nord et en Europe, et la Suisse romande n’échappe pas au phénomène. Inspirée de projets similaires au Canada (La Remise) ou sur l’arc lémanique (La Manivelle), la Case à Stock s’inscrit dans la tendance actuelle à la déconsommation. L’idée est simple : mutualiser les objets, notamment ceux que l’on emploie occasionnellement, plutôt que de multiplier les achats individuels. Un pied de nez à la société de consommation !

Les initiateur·rice·s du projet fuient les spotlights. Pas question de mettre en avant des personnes, seule compte l’association : « On s’est rassemblé·e·s pour offrir un service à la communauté, le but est d’en faire un bien commun », explique Xavier. Composée de quatre membres actif·ve·s et d’une vingtaine de bénévoles, l’équipe espère créer des émules et attirer de nouveaux·elles membres.

Ce que vous verrez dans le bureau de la Case à Stock n’est que la portion congrue de son catalogue. La réserve renferme bien d’autres objets prêts à l’emploi ! ©Indra Crittin

Une aide publique en nature et en deniers

Pour l’heure, la Case à Stock loge dans un bâtiment de l’ancienne usine Cardinal mis à sa disposition pour un loyer modique. Une occupation temporaire, car la structure est vouée à être détruite dans le cadre du projet de parc technologique du blueFACTORY. Une occupation à durée indéterminée cependant, étant donné les problèmes de financement que rencontre le pôle d’innovation.

La Case à Stock s’est installée au Passage du Cardinal, avec l’aide notamment de Martin Schick, responsable culturel de blueFACTORY. ©Indra Crittin

L’association bénéficie d’une aide de la Loterie romande en raison de son caractère d’utilité publique. La Ville aussi est entrée en matière après un premier refus au motif plutôt cocasse. En effet, les fondateur·rice·s se sont adressé·e·s dans un premier temps au Service des finances, qui a invoqué une « distorsion de la concurrence » pour motiver sa décision. En d’autres termes, une subvention accordée à cette association à but non lucratif aurait causé un tort commercial aux magasins, selon une interprétation stricte du droit de la concurrence.

Mais point de huées ou autres quolibets, braves gens ! Ce même Service des finances a orienté la jeune structure vers l’action « Projets participatifs » de la Ville. Ce qui lui a valu une aide du Secteur Énergie et Développement durable. Enfin, des discussions sont en cours avec la voirie pour la mise à disposition d’une palette sur laquelle les généreux·euses donateur·rice·s pourront venir alimenter en objet la cave de la Case à Stock.

Abonnements et catalogue online

L’offre de la Case à Stock est accessible grâce à un système d’abonnement. « Ça permet d’alléger l’administratif pour notre équipe bénévole et d’assurer une clientèle régulière », précise Xavier. L’abonnement standard revient à 60.-/an pour les particulier·ère·s et à 120.-/an pour les associations. Une formule Découverte à 15.- pour un mois est prévue pour les particulier·ère·s. Et il n’y a pas de catalogue papier : la réservation des objets se fait en ligne.

Tous les objets sont testés et leurs notices d’utilisation sont disponibles en ligne. ©Indra Crittin

Pour l’instant, la Case à Stock a surtout touché un public averti grâce au bouche-à-oreille de personnes âgées entre 30 et 60 ans. L’équipe reconnaît avoir moins communiqué auprès du public estudiantin. Voilà chose faite ! Avis aux étudiant·e·s et associations universitaires désireux·ses de réduire leur empreinte écologique !

La Case à Stock, Passage du Cardinal 1, 1700 Fribourg
Ouverte les mercredis de 16h à 19h et les samedis de 9h à 12h
Site web : https://caseastock.ch/
Facebook : https://www.facebook.com/caseastock
In
stagram : https://www.instagram.com/case_a_stock/