À l’occasion de la troisième édition du festival «Le Goulag», les étudiant-e-s amateurs de rock ont découvert les musiciens du groupe fribourgeois «Second Hand». Qui sont-ils et quels messages veulent-ils transmettre? Rencontre.
Débarqué samedi soir tout emmitouflé à la Pisciculture par la navette destinée aux visiteurs du festival «Le Goulag», je me suis préparé à interviewer Second Hand dans des conditions climatiques sibériennes. Mais c’est finalement dans le bus chauffé qui tient lieu de loge pour les artistes que je les rencontre: Alex Barysh, 34 ans, et Chris Losey, 31 ans, tous deux de Fribourg. Nous nous installons dans le lounge et une hôtesse me propose à boire: «Tu as le choix entre de la vodka, du Coca et du jus d’orange» m’explique-t-elle, un sourire en coin. J’opte pour le jus d’orange.
Second Hand, c’est d’abord un duo de choc. Alex Barysh y fait figure de chanteur-guitariste et Chris Losey s’occupe de la batterie. Ils sont liés par une longue histoire commune, puisqu’ils jouaient déjà ensemble quand ils avaient respectivement 18 et 16 ans, dans le groupe de rock alternatif Chelsea Wharf. C’était en 1998. Puis, absorbés par des projets privés et des voyages, ils se perdent de vue pendant dix ans. Les retrouvailles se font en 2010, pour le bonheur des deux rockeurs: «Le feeling passe très bien entre nous : c’est quasiment de la télépathie» assurent-ils de concert.
Le groupe compose lui-même ses chansons, ainsi que sa musique. Influencés par des groupes des années 90 comme Nirvana, The Smashing Pumpkins et The White Stripes, ils souhaitent «se focaliser sur le rock alternatif», tout en restant «un groupe de garage». Sorti en septembre 2011, leur premier album – enregistré en un jet d’un seul jour – se compose de onze titres. Et aujourd’hui, leur répertoire compte en tout vingt chansons, toutes originales.
Quand je leur demande quel est leur titre préféré, l’avis des deux partenaires diffère. Pour Alex, il s’agit clairement du single My New Band, qui «cristallise le plus notre philosophie». Chris, de son côté, affirme une préférence pour Le triolisme, une création qui «intègre diverses influences, des ambiances Pink Floyd, punks, acoustiques, avec des cheminements très différents», en plus de durer onze minutes. Il s’agit en effet de la plus longue chanson dans le répertoire du groupe.
Mais les deux rockeurs se rejoignent sur les messages que doit transmettre leur musique. Dans tous les cas, c’est «un message anticonformiste», une «critique de l’industrie actuelle de la musique». Second Hand se propose «d’aller droit au but», d’offrir du «rock sans fioritures» aux amateurs. En clair, ils veulent un «retour aux sources du rock».
Et en attendant de révolutionner le monde la musique, Second Hand pense se concentrer sur les concerts et espère conquérir des scènes extérieures au canton de Fribourg. Leur apparition au festival du Goulag fera office de tremplin, espèrent-ils.
Blaise Fasel