La pole dance est un sport représenté par plusieurs associations sportives. Pourtant, beaucoup de préjugés sont liés à cette discipline.
Spectrum a rencontré Marion Dubost, directrice du premier studio de pole à Fribourg, qui nous raconte les problèmes rencontrés au moment de l’ouverture de son école. GIADA CALAMAI
« Tu fais de la pole dance ? Donc tu es strip-teaseuse ? ». Ces paroles ne sont pas une nouveauté pour les filles pratiquant ce sport. En effet, la pole dance est aussi souvent confondue avec la lap dance, qui n’a rien à voir et qui n’utilise pas de barre. Mais en fait, c’est quoi la pole dance ?
Cette discipline est l’union entre la danse et la gymnastique et consiste à l’exécution de figures acrobatiques sur ou avec l’aide d’une barre verticale. Pour pratiquer ce sport, il faut donc avoir beaucoup de force et de souplesse.
Sport accessible à toutes et tous
Etudiant-e-s, employé-e-s ou femmes au foyer, il n’y a pas de profil type pour pratiquer ce sport qui séduit majoritairement les femmes. En effet, la pole dance permet de s’exprimer et d’acquérir une meilleure confiance en soi.
Par ailleurs, cette discipline est variée car elle donne la possibilité de se concentrer sur une multitude d’aspects. Par exemple, on peut développer sa force, sa souplesse, ou si on aime particulièrement la danse, alors on s’entrainera sur le côté chorégraphique. C’est cette polyvalence qui a tout de suite plu à Marion Dubost, directrice du Aerial pole studio, la première école de pole dance à Fribourg.
« Une femme m’a accusé d’obliger les filles à se prostituer »
-Marion Dubost
Cela fait plus d’une année que Marion a ouvert une école de pole dance au centre-ville. Auparavant, elle faisait plus d’une heure de voiture pour atteindre son ancien studio. En voyant la demande grandir à Fribourg, elle a décidé d’ouvrir son école. Mais au-delà des défis initiaux, Marion a aussi dû se confronter aux préjugés qui collent à la pole dance. « Avant même d’ouvrir le studio, j’ai reçu un mail d’une femme me disant qu’elle allait porter plainte contre moi car selon elle, j’obligerais les filles à se prostituer », raconte-elle, choquée.
Cet exemple représente bien l’ignorance qui peut exister à l’égard de ce sport. Plusieurs fois, l’intégrité des danseuses a, en effet, été atteint. Dans l’imaginaire collectif, l’habillement des adeptes est aussi considéré comme provocant. Mais s’habiller avec une brassière et des shorts, comme l’explique bien Marion, est nécessaire pour des raisons de sécurité, étant donné que pour exécuter certaines figures, la peau doit faire friction sur la barre pour éviter de se blesser.
Vers la légitimité
Très souvent, pour déconstruire les clichés, il suffit simplement de montrer des vidéos de certain-e-s athlètes. Les gens comprennent alors souvent que faire de la pole dance n’est pas si évident. En effet, surtout au niveau des championnats, les figures deviennent très complexes. On peut ainsi citer des compétitions comme le championnat suisse de pole ou la « Pole fusion competition » en Belgique. Parmi les athlètes les plus talentueux qui représentent cette discipline, on peut nommer la jeune fille russe, Anastasia Skukhtorova, championne mondiale de pole en 2012/2013. En la regardant dans la vie quotidienne, personne ne se doute qu’elle est autant souple et forte, mais dès qu’elle monte sur une barre elle réussit à exécuter les figures les plus difficiles de ce sport. En outre, elle est très élégante quand elle danse ; faire de la pole dance semble facile et impossible en même temps.
Pour conclure, cette discipline est représentée par différentes associations sportives, comme la Fédération Suisse de Pole Dance, Pole Fitness, Pole Gymnastic (SPSF) et la Fédération Internationale Pole Sport (IPSF). Elles cherchent toute à faire reconnaitre ce sport auprès du public ; ce serait, du moins, un premier pas pour entrer dans les disciplines olympiques. Toutefois, même si la route pour la reconnaissance est encore longue, la pole dance gagne toujours plus de légitimité et ça fait du bien d’espérer !
Anastasia Skukhtorova et