Le 1er juin 1963, la première page du quotidien Blick – plus grand tirage suisse de l’époque – annonce en gros titre : « Ein grosser Papst ist gestorben ». Le titre est gras et sa taille importante. Une photo dudit pape l’accompagne et prend pas moins de la moitié de la page. Au premier abord, une triste nouvelle donc. Seulement, le pape Jean XXIII est mort le 3 juin 1963 ; soit deux jours après la publication de l’article.
Ce genre de fake news est loin d’être un fait isolé dans l’histoire de la presse et les dangers de l’information mensongère sont encore nombreux. Mais à quel point une fausse information peut être destructrice ?
Cette pratique est commune. Mentir à un large nombre de personnes pour ses propres intérêts personnels peut s’avérer très utile pour des personnes malintentionnées – certain∙e∙s politicien∙ne∙s auraient d’ailleurs pas mal de choses à en dire sur ce sujet. Deux cas, dans les années 2010, ont fait fleurir le terme « fake news » dans le jargon français : lors de la campagne présidentielle américaine de 2016 et lors du vote en faveur du Brexit en Angleterre. La presse internationale a alors massivement diffusé de fausses informations. Comme nous l’apprend Le Monde, pour attirer les votes des catholiques les plus fervent∙e∙s au candidat républicain, Facebook a laissé remonter dans le fil d’actualité de ses utilisateur∙rice∙s une information affirmant que le pape François soutenait Donald Trump.
La presse a un pouvoir de divulgation considérable. En effet, diffuser les informations offre l’opportunité de changer des opinions, d’alimenter les discussions et même de diffamer n’importe quelle personnalité – Nixon pourrait témoigner à ce sujet. Si le terme « fake news » est apparu en même temps que l’avènement d’internet, la fausse information existe depuis la création de la presse écrite. Dans l’histoire, l’information mensongère a été utilisée une multitude de fois. La presse, durant les deux grandes guerres, exemplifie bien l’abus que peuvent réaliser les journaux pour tromper le lectorat. Durant cette période, chacun des deux camps belligérants – en l’occurrence l’Allemagne et la France – voulait conquérir l’opinion publique et s’armait donc de la presse et de la fausse information pour arriver à ses fins.
Aujourd’hui, avec l’avènement d’internet, les fake news profitent de l’immédiateté de l’information pour, comme un effet boule de neige, répandre une fausse nouvelle qui s’épaissira au fil de retweets et des partages. Internet offre l’opportunité à chacun et à chacune d’écrire ce qu’il ou elle souhaite sur la toile. Certaines informations sont vraies mais d’autres demandent à être contrôlées. De plus, comme les blogs et les réseaux sociaux ne sont pas des médias institutionnels, la véracité des informations n’est pas garantie par des tiers, contrairement à la presse traditionnelle. Ainsi, il foisonne sur Twitter et sur Facebook des articles aux titres accrocheurs et au contenu incertain.
Les médias offrent à chacun et à chacune l’opportunité de mieux comprendre ce qui se passe dans le monde. Aujourd’hui, les journaux diffusent à effet quasi immédiat tous les faits aussi divers qu’ils soient. Il est important de démêler le vrai du faux pour se créer un avis objectif et pertinent. Parfois, le titre appâte, mais avez-vous pensé à regarder qui est l’auteur∙e de l’article ?