Tulgaa (joué par Amarsaikhan lui-même) est chef cuisinier dans un hôtel cinq étoiles. Un soir, il reçoit un appel. A l’autre bout du fil, un jeune homme se tient en équilibre, debout sur son cheval, avec un téléphone accroché au bout d’une branche, le tout perché sur la seule colline des environs d’où l’on peut capter du réseau. Tulgaa entend alors, criée par une voix semblant venue du bout du monde, la mauvaise nouvelle : son père adoptif est mourant, et il doit donc retourner à ses côtés.
Il se retrouve alors sur les terres de son enfance, loin du tumulte de la ville, là où le temps lui-même semble s’être arrêté pour reprendre son souffle. Après le décès de celui qui l’a élevé comme son fils, Tulgaa décide de rester pour la saison des moissons afin d’aider la communauté en manque de paires de bras. Il fait ainsi la connaissance de Tuntuulei, un jeune garçon plein d’audace et de vivacité. Remarquablement dégourdi pour son âge, l’enfant sait déjà monter à cheval, mener un troupeau de moutons, pêcher et même rouler des cigarettes pour sa grand-mère. Très vite, une profonde amitié naît entre Tuntuulei et Tulgaa. Ce dernier devient comme un père pour le garçon, qui ne connaît d’ailleurs pas le sien…
Que cela fait du bien, de temps à autre, de regarder un film dont le scénario est assez simple pour que l’on puisse être immergé∙e avant tout dans l’atmosphère ! Les images sont à couper le souffle et transmettent magnifiquement la douceur brute de la vie en pleine nature, rythmée par les éléments et les saisons. Elles font ressentir en même temps la puissance de ces plaines qui s’étendent à perte de vue, semblables à un océan de verdure avec des collines en guise de vagues. On croit sentir le vent caresser notre visage lors de scènes où les chevaux sont lancés au grand galop dans l’immensité des steppes, à la frontière entre ciel et terre.
Les jeux d’acteur∙rice∙s, quant à eux, sont à la hauteur de ces plans de maître. En effet, les émotions sont transmises avec tant d’authenticité que mes yeux n’ont pas manqué de se mouiller de larmes. Mais la prouesse la plus marquante de l’œuvre, c’est peut-être de parvenir à sublimer les choses simples de la vie, à mettre en lumière la beauté de chaque instant, aussi anodin pourrait-il paraître hors du champ de la caméra.
Ne loupez surtout pas ce long métrage d’une grande pureté qui saura vous offrir une pause dans l’effervescence du quotidien, un moment pour prendre le temps de respirer, de contempler et de voyager.