A l’approche de la fin du semestre de printemps 2009, il est temps pour une dernière mise au point au sujet de l’épineux dossier de la restructuration de la Faculté des Lettres.
Un nouveau nom pour la Faculté
Comme l’annonçait le Spectrum d’avril, la restructuration de la faculté des Lettres devrait engendrer un changement de nom. Changement accessoire certes, mais qui doit néanmoins être effectué avec soin. «En particulier le Recteur souhaite que la Faculté des Lettres réfléchisse à un nouveau nom qui soit plus conforme», explique Jean-Michel Spieser, Doyen de la Faculté. En effet, la dénomination actuelle n’étant déjà pas vraiment pertinente aujourd’hui, elle le sera encore moins lorsque ladite Faculté comprendra entre autres les départements des sciences historiques, des sciences sociales et des sciences de l’éducation. La restructuration sera donc l’occasion de trouver un nom qui fera allusion aussi bien aux langues qu’aux sciences humaines. A l’heure actuelle, la discussion est encore en cours et le nom définitif sera probablement choisi à la fin mai.
En ce qui concerne la Faculté des Sciences économiques et sociales, étant donné que les sciences sociales n’en feront plus partie, il semblerait également pertinent de songer à une nouvelle appellation. Mais cela aussi est encore flou, et le Prof. Spieser avoue ne pas savoir «s’il y a un changement de nom prévu pour cette Faculté.»
Des soucis pour les sociologues
Mais les étudiants en sciences sociales ont bien d’autres soucis pour le moment, rationnels et opérationnels. En effet, de nouveaux plans d’étude sont prévus pour la sociologie, qui sera intégrée à un domaine sociologie, politiques sociales et travail social, au sein d’un département des sciences sociales. «Dans l’autre domaine du département, sciences des sociétés, des cultures et des religions, une refonte des plans d’étude existants est mise sur pied avec un tronc commun dès 2009 afin d’accueillir dans les meilleures conditions des étudiants d’autres facultés», explique Jean-Michel Spieser. Il ajoute: «Par contre, les programmes en travail social et politique sociale resteront les mêmes.»
Et qu’en est-il des étudiants qui étudient actuellement la sociologie? Le Prof. Spieser répond que «Des formules de transitions ont été établies afin qu’ils puissent terminer leurs études sans changements. Par exemple, des moyens ont été mis en œuvre afin de permettre à la faculté des sciences économiques et sociales de continuer à dispenser des cours à des étudiants en phase de transition. Tous les étudiants devront s’inscrire en Facultés des Lettres, hormis ceux ayant achevé leur programme de cours et auxquels il ne manque que le travail de Bachelor ou Master. Un contrat individuel de formation sera rédigé avec reconnaissance de l’ensemble des crédits acquis et liste des enseignements à suivre en Faculté des Lettres pour obtenir les crédits manquants. Plusieurs séances d’information ont eu lieu en octobre et à Pâques. Il y a eu une bonne concertation entre les deux facultés. Et un conseiller aux études est à la disposition des élèves pour leur donner des conseils.» Si en théorie tout devrait donc être clair, force est de constater, en discutant avec des étudiants concernés, qu’un certain flou règne encore, notamment pour ce qui est des cours qui devront être suivis pour compléter un cursus.
Et la géographie dans tout ça?
La restructuration pourrait également entraîner des changements plus pragmatiques pour la vie quotidienne des étudiants en sciences sociales. En effet, si les sciences sociales se détachent des sciences économiques pour rejoindre le travail social, cela signifie-t-il qu’ils devront désormais suivre leurs cours à Ste Agnès ou qu’ils seront rejoints par les étudiants de Ste Agnès sur le site de Pérolles? «C’est malheureusement quelque chose qui risque d’arriver pour certains étudiants», admet Jean-Michel Spieser. Il ajoute: «Il y a en cours de discussion une planification stratégique pour la période 2011-2015. Le rectorat vise un regroupement des professeurs et des étudiants en sciences sociales sur un même site. Mais pour l’année qui vient les professeurs resteront probablement basés où ils sont.»
Joël Gapany, adjoint au doyen, ajoute que le fait qu’un étudiant ait à se déplacer entre différents bâtiments «n’est pas nouveau et n’est pas lié à la restructuration.» Selon lui, la restructuration ne devrait pas avoir d’influence sur cette situation et surtout ne devrait pas l’empirer. La simplification de cet aspect de la vie quotidienne des étudiants ne viendra donc pas de la restructuration, mais de cette planification sur le long-terme qui concernera toute la Faculté, et même plus. «Il y a un nouveau bâtiment qui va être construit pour les juristes (la tour Henri, ndlr) et effectivement quand ce sera fait, et j’ai l’impression que c’est en bonne route, on va pouvoir regrouper à Miséricorde et à Beauregard des domaines d’étude qui sont actuellement dispersés», explique le Prof. Spieser. Comme le résume Joël Gapany: «Si la restructuration vise à aligner les structures administratives sur les structures pédagogiques, un autre mouvement devrait se faire pour aligner les structures géographiques sur les structures administratives.»
Ces structures administratives, en particulier les secrétariats, seront organisés en fonction des domaines d’étude et non des départements. En effet, certains départements, comme celui des langues et littératures, seront répartis sur tellement de sites que mettre sur pied un secrétariat unique pour un département aussi grand serait ingérable. Hormis quelques petits changements, les secrétariats post-restructuration seront répartis de la même façon qu’actuellement, sans regroupement au niveau des départements. Joël Gapany rappelle toutefois que «les secrétariats continueront à être coordonnés par le décanat.»
Pas de quoi paniquer…?
Qui dit nouvelle structure, dit nouveaux statuts. Ceux-ci sont actuellement discutés au sein du conseil de faculté et seront en principe adoptés au plus tard à la fin du semestre, en même temps que le nouveau nom de la faculté. Pas de grands changements à l’horizon, si ce n’est la création d’un nouvel organe de décision: le collège des présidents de département. A ce sujet, Joël Gapany souligne que «ce comité existait déjà de manière informelle.» Les nouveaux statuts officialiseront donc le travail de ce collège, dont une des tâches principales sera «l’élaboration de la politique générale et du plan de développement de la faculté en collaboration avec le conseil décanal.» Le Prof. Spieser ajoute: «Il sera composé non seulement des présidents de département, mais aussi d’étudiants et de collaborateurs scientifiques.»
En conclusion, la restructuration en cours de la faculté en sept départements n’aura pas de répercussion sur les études et sur le système Bachelor-Master, le but principal de cette réforme, rappelons-le, étant de simplifier la vie quotidienne des étudiants. Les psychologues n’auront donc pas besoin d’user de psychanalyse, les latinistes ne vont pas y perdre leur latin et les futurs hellénistes pourront toujours s’émerveiller des splendeurs de la Grèce antique. Du moins espérons-le.
Par Yannick Tiefnig et Julie Rudaz (paru dans le Spectrum 3/2009 mai)