À Fribourg, le chant choral fait partie des traditions de longue date. L’Université ne fait pas exception et compte plusieurs ensembles musicaux, dont le Chœur de l’Université et des Jeunesses Musicales. Portrait.

Un mardi soir, à la salle de lecture de Miséricorde. Les chaises et les tables ont laissé la place à un piano et à une bonne septantaine de personnes. C’est la répétition hebdomadaire du Chœur de l’Université et des Jeunesses Musicales (CUJM), qui attire de nombreux amateurs de chant.

Esprit d’ouverture
Pour séduire de nouvelles recrues, le CUJM peut compter sur plusieurs atouts. À commencer par son ouverture. «Le chœur est accessible à tous,» souligne Jean-Claude Fasel, directeur du CUJM. «Les frais pour les participants sont très modérés, la cotisation annuelle n’étant que de 20 CHF. Ceci est possible grâce au généreux soutien de l’Université, qui n’a jamais faibli au fil des années.» Esprit d’ouverture oblige, le CUJM se caractérise également par sa diversité. Les choristes, âgés de 19 à 80 ans, viennent d’horizons multiples et s’expriment dans des langues diverses, du français à l’anglais, en passant notamment par l’italien. Ce qui ne les empêche pas de chanter à l’unisson lors des répétitions et des concerts.

Créé en 1978, le CUJM compte actuellement deux tiers d’étudiants et un tiers de non étudiants, pour une moyenne allant de 70 à 110 choristes. Un tel engouement estudiantin peut surprendre au vu du répertoire généralement privilégié par l’ensemble. Musique sacrée et classique, du Moyen-Âge à nos jours. Rien à voir avec le style de musique qu’écoutent habituellement les jeunes. Et pourtant, les rangs du CUJM ne désemplissent pas. Un beau cadeau pour le directeur Jean-Claude Fasel, qui est fier d’initier des néophytes à un style de musique moins à la mode. Il regarde aussi avec plaisir certains choristes faire pour la première fois l’expérience du grandiose en chantant aux côtés d’un orchestre, lors du concert annuel d’avril.

Du travail, mais pas de pression
Derrière le plaisir et l’harmonie des  concerts présentés au public se cache un travail de longue haleine. «Les répétitions durent de septembre à avril,» explique Elise Folly, présidente du CUJM. Un avantage selon elle, puisque «durant ces sept mois, les chanteurs ont la possibilité de préparer librement un concert, sans qu’il n’y ait de pression, comme ce serait le cas si le chœur était affilié à un groupe». Et la recette semble fonctionner. Si bien que certains étu-diants étrangers qui découvrent la musique chorale à Fribourg décident de continuer sur cette lancée une fois de retour dans leur patrie d’origine. Ce virus choral se manifeste aussi chez les étudiants fribourgeois qui, même une fois entrés dans la vie active, continuent à chanter dans le choeur.

Ce fort engagement fait honneur au statut de «ville chorale» de Fribourg, qui possède un nombre de chœurs frisant le record helvétique. Une tradition musicale qui remonte au 19ème siècle, à l’époque où le chant choral était un des rares loisirs non payants que pouvait pratiquer la population, essentiellement rurale, du canton. Au début du 20ème siècle, avec l’arrivée de l’abbé Bovet, le célèbre compositeur et chef de chœur qui organisa les chorales fribourgeoises, le mouvement était lancé.

Prochains concerts les 15 et 16 avril à 20h30 à l’église du Collège St. Michel. Le CUJM sera accompagné par un orchestre bâlois composé d’instruments de l’époque baroque. Infos: www.unifr.ch/cujm

Par Lise-Marie Piller (article paru dans notre édition papier d’avril 2011)