Dans sa section Films of the third kind, le NIFFF explore les frontières du genre. Les inqualifiables, qui mélangent les codes et les références, tout en jouant avec notre imagination. Under the skin, le dernier film de Jonathan Glazer remplit parfaitement ces critères.
Le film joue sur les topos de l’invasion d’aliens, qui volent notre peau pour mieux s’infiltrer parmi les humains. Mais attention, cette fois l’extraterrestre n’a ni dents monstrueuses ni bras dégoulinants, il s’agit de Scarlett Johansson, actrice connue pour sa plastique remarquable. Ce que cette créature fait sur terre, nous ne le saurons jamais. La narration réduite à son minimum, nous montre simplement un morceau de vie. C’est à nous ensuite de reconstruire le puzzle.
Incroyablement bien monté et construit, le film oscille entre un hyperréalisme documentarisant et des images totalement épurées et esthétisées. Il s’ensuit des chocs visuels, entre des paysages écossais gouvernés par la nature et une chambre totalement noires, mais également des chocs auditifs entre une musique aussi inquiétante que lancinante et des sons de la ville exagérément réalistes.
Jonathan Glazer réussit le pari fou de tenir une tension extrême avec rien. L’ingestion de simples morceaux de gâteau prend alors une ampleur incroyable tant au niveau émotionnel, qu’au niveau visuel. Emmené par cette alien insensible, le public attend qu’on lui explique. Il attend qu’il se passe quelque chose. Il attend qu’enfin la pression retombe, sans jamais arriver à respirer vraiment.
Un film à voir absolument en salle donc, pour que la magie fasse effet, grâce au grand écran et à l’ambiance englobante.
Sortie prévue le 23 juillet.
Valérie Vuille