Le festival de films d’animation Fantoche a soufflé sa vingtième bougie la première semaine de septembre. Retour sur cet événement fantastique, mais incroyablement discret.

Histoire d’un festival

Baden n’abrite pas uniquement l’un des casinos suisses les plus célèbres, mais aussi le plus important phénomène culturel du film d’animation du pays. Fantoche a été crée en 1995 dans le but de promouvoir l’infinité de possibilités graphiques qu’offre le cinéma d’animation et devait se dérouler tous les deux ans. Dû à des insécurités financières, le festival a été interrompu entre 1997 et 2003, mais a pu être repris grâce au soutien du canton et de la Confédération. Cela a tellement contribué au développement de Fantoche que depuis 2010, l’événement a lieu tous les ans.

Au programme


Pour sa treizième édition qui est également son vingtième anniversaire, le festival spécialisé avant tout en courts-métrages a organisé la projection de vingt long-métrages, dont la majorité étaient des premières suisses. La Pologne était à l’honneur cette année avec la diffusion de deux longs et près de 40 courts-métrages anciens et récents. Le vélo étant un thème récurrent dans les animations, Fantoche a mis en place des séances de cinéma gratuites, pourvu que les spectateurs pédalent pour alimenter l’électricité nécessaire à la diffusion des films. Une sélection de films pour le jeune public ainsi qu’une trentaine de courts-métrages (peut-être plus explicites) au sujet de la famille étaient au programme. Des expositions et des jeux interactifs éparpillés dans la ville ont aussi animé le festival.

Émulation

La tradition des animation shorts en compétition nationale et internationale a atteint le summum cette année, car pas moins de 1’377 films en provenance d’une septantaine de pays ont été inscrits. Parmi lesquels se trouvaient des films inachevés, tant la participation à la compétition leur était importante. Et cela a valu le coup : le film suisse Ivan’s Need a reçu le prix « High Swiss Risk » malgré sa non-finalisation. Les courts-métrages aillant obtenu la mention « Best Film » sont World of Tomorrow de l’Américain Don Hertzfelt au niveau international, et Erlkönig de George Schwizgebel au niveau national. Ce dernier s’est aussi vu décerné la mention « Best Visual » en compétition internationale.

Visions sur l’animation

Fantoche ne distingue pas les travaux de fin d’études tchèques des productions big budget américaines, mais mise sur l’inventivité et l’originalité visuelle et narrative propre à ce médium. Il faut rappeler que les films d’animations ne sont pas systématiquement des dessins animés et certainement pas uniquement destinés aux enfants. La plus grande partie des courts présentés sont profonds, sensuels ou abstraits, et il arrive que certains films russes ne soient pas sous-titrés (pas même en anglais) durant leur diffusion.

"Isle of Seals", d'Edmunds Jansons était en compétition cette année. ©E. Jansons
« Isle of Seals », d’Edmunds Jansons était en compétition cette année. ©E. Jansons

Plus fantôme que marionnette

Malgré une répercussion toujours croissante, Fantoche est avant tout connu par les habitants de la région et par les professionnels du milieu cinématographique. À cause de ce public-cible restreint et peut-être aussi des barrières linguistiques, le festival n’a pratiquement pas de portée médiatique nationale. C’est pour cela que l’évènement ne s’achève pas après sa clôture : Pour se faire connaître, Fantoche hante les salles de projection partout en Suisse, proposant le meilleur de ses courts-métrages. Cette visite aura lieu à Fri-Son le 27 septembre et autre part en Suisse entre le 23.09 et le 28.11. Jetez-y un coup d’œil tant que les entrées sont gratuites !

Clarisse Aeschlimann

BEST OF FANTOCHE ON TOUR : BEST KIDS 2015, 70'
Fri-Son, le 27.09.2015
Plus d’infos sur le site du Fri-Son Retrouvez les autres cinémas participants sur fantoche.ch