Le 5 décembre prochain, la ville de Fribourg fêtera sa 110ème fête de Saint-Nicolas. Mais que diable fête-t-on ce jour-là ? Petit éclairage pour les non-dzodzets.

Mes biens chers enfants ! ainsi commence chaque année le discours du Saint-Nicolas. De qui ? Mais oui de Saint-Nicolas, le patron de la ville de Fribourg qui chaque 1er samedi du mois de décembre, déchaine les foules et les passions.

C’est LE rendez-vous des fribourgeois. Près de 25’000 personnes viennent aux alentours de notre chère cathédrale pour écouter le discours tant attendu de cet homme à la barbe blanche et à la mitre « bien plantée ».

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Cette tradition est autant ancrée dans la ville de Fribourg qu’elle l’est dans son plus ancien collège, celui de Saint-Michel. Chaque année et cela depuis 1906, un élève de 3ème année de ce collège est choisi pour incarner ce personnage. La tâche est coriace : il doit lui-même écrire un discours bilingue, allemand-français, en faisant quelques références subtiles aux évènements et personnes marquants de l’année écoulée, tout en rappelant autant bien aux enfants, comme à leurs parents de rester « bien sages » pour celle à venir.

A 17h tapante, le Saint-Nicolas entame sa procession depuis la rue Saint-Pierre Canisius. Sur son fidèle destrier, l’âne Babalou, il arpente les rues de Fribourg jusqu’aux portes de sa cathédrale. Les fifres, la fanfare et le cœur du collège lui ouvre la voie, qui bien souvent est jonchée d’obstacles. La foule en furie se rut sur la star lorsque celle-ci arrive à sa hauteur. Et lorsqu’il décide de lancer quelques biscômes afin de calmer les ardeurs des fribourgeois, c’est une bousculade générale pour rattraper le précieux sésame, qui bien souvent termine sa chute sur le sol froid de la rue piétonne. Heureusement pour Saint-Nicolas, ses père-fouettards sont là pour faire régner l’ordre et surtout apeurer les enfants turbulents sur leurs passages.

Toute la journée, le marché avec tous ses stands se trouve sur le Place de la Grenette et du collège Saint-Michel. Etant enfant, c’est les biscuits ainsi que les peluches des Pompiers que nous voulons absolument ramener à la maison. Et plus nous prenons en âge, et plus notre journée se résume à tester les vins chauds de tous les stands de la place. Dans un but purement traditionnel, bien entendu. Une chose est sûre, tout le monde trouve la fête à son goût.

Après le discours, les fribourgeois patients et souvent proches de l’hypothermie, se précipitent dans les restaurants aux alentours de la cathédrale pour manger une fondue. Petite astuce : il vaut mieux réserver sa table quelques jours avant pour éviter une attente qui peut durer de longues heures. Pour les moins chanceux, il reste un espoir de trouver une place dans la cantine qui se trouve sur la Place Python depuis trois ans. On vous y servira des fondues et une bonne ambiance est assurée pour toute la soirée.

Allez, venez ! On est bien à la Saint-Nicolas !

Julie Bruelhart