6 juillet
Pendant la guerre d’Iran, une famille voit son quotidien se chambouler (davantage) quand le père de famille est contraint d’aller au front en tant que médecin de guerre. Ne restent que sa femme lésée par le traitement de subjugation qu’on lui accorde et sa petite fille solitaire qui tient maladivement à sa poupée. Des risques de bombardement frappent la ville et sèment la terreur dans leur immeuble. Mais lorsque les humains sont consumés par la peur et l’anxiété, les djinns apparaissent…
Film d’épouvante, Under the Shadow est tout bonnement novateur de par le contexte dans lequel il place les phénomènes surnaturels. On peut y décortiquer une part de féminisme avec la figure de mère forte. Le travail sur l’ambiance claustrophobe est marquante et l’angoisse que subissent les protagonistes est palpable pour les spectateurs, pour qui les moments de tensions leurs montent à la gorge. Les personnages sont forts et leurs réactions tout à fait crédibles sentent presque le documentaire si l’on ne tient pas compte des éléments paranormaux. Mêmes les jumpscares adéquatement bien placés ont quelque chose d’authentique.
Under the Shadow est conseillé pour tous les fans d’horreurs classiques frustrés du manque d’innovations narratives dans les films de genre.
International Competition
Babak Anvari, IR/JO/QA/UK, 2016, 84’, female struggle – spooky house
Daemonium est à l’origine une web-série argentine dont le premier volet avait été diffusé sur YouTube avant de se faire pirater par la Thaïlande et la Russie, ce qui leur a enlevé une grande partie de leur public. Les trois pays ont participé à la production du long-métrage Daemonium: Underground Soldier, qui est en même temps le cinquième chapitre de la web-série. Cette œuvre collective et intégralement autofinancée a mis cinq ans à être produite et a demandé les services de 370 bénévoles, faisant d’elle un film indépendant par excellence.
Ce qui aurait pu finir en cosplay maladroit d’une convention à la Polymanga est en réalité un véritable travail d’orfèvre autant dans les costumes que dans les effets spéciaux. Daemonium: Underground Soldier est une bombe de références geeks, mêlant cyberpunk post-apo avec des textures démoniaques organiques façon Guillermo del Toro. Par exemple, l’un des personnages est le croisement de Darth Maul version piercings et Munra des Thundercats.
Le film déborde de combats épiques faisant s’affronter différents styles: armes à feu, armes blanches, tarot magique et shibari. Ce joyeux carnage dont la mise en scène rappelle les films japonais des années 1980, est accompagné par une musique techno et énormément de percussions. La palette chromatique s’abstient de jaune pour déshumaniser encore plus les personnages.
Daemonium : Underground Soldier comblera tous les férus de scènes de batailles et les nostalgiques de la culture pop pré-2000.