Au deuxième jour de la semaine de la durabilité, certains éprouvent peut-être le besoin qu’on leur rappelle les origines de la crise climatique. Ze Big Conf s’est chargée de cette mission pédagogique, mais pas seulement.
On sous-estime toujours l’influence de notre humeur sur notre perception. Votre rédacteur en a fait l’expérience en arrivant à Pérolles 21 hier soir à 18h00, l’œil lourd et l’âme morose. La salle était comble, l’air était vicié, la fatigue régnait. Bref, le climat était à l’orage.
La conférence était tenue par Chloé et Julie (noms de famille restés confidentiels), deux représentantes d’Avenir Climatique, une association parisienne ayant récemment planté une antenne à Fribourg. La première heure était dédiée à un rappel factuel de ce qu’est l’énergie, en quoi elle nous est utile, et pourquoi la surconsommation d’énergie fossile est le principal agent du réchauffement climatique. Des notions nécessaires à connaître pour comprendre notre situation actuelle… si on est climato-sceptique. Or l’ensemble du public est issu du domaine académique et a déjà été renseigné sur le cycle du carbone et l’effet de sphère. Beaucoup d’entre nous ont eu droit à ce speech à l’école secondaire. Ajoutez quelques maquettes et lors de cette première partie et on se serait cru dans un épisode de C’est Pas Sorcier. Toujours utile mais pas suffisant.
Mais c’est là, cher lecteur et chère lectrice, que votre journaliste a fait son examen de conscience. Pourquoi une telle intransigeance de ma part ? Parce que je savais déjà tout cela ? Nous vivons une ère de post-vérité où le quidam va chercher la Vérité sur les réseaux sociaux plutôt que dans des sources fiables. Les anti-vaxxers, platistes et autre théoristes du complot pullulent. Prenant en compte ce climat de confusion factuelle totale, on comprend mieux la nécessité de rappeler les bases.
La deuxième partie, récompense de notre patience, fut beaucoup plus captivante. Les intervenantes ont expliqué les méthodes à appliquer pour éviter une augmentation de 5 voire 12 degrés en moyenne sur le globe et, la nécessité de se libérer de notre addiction aux énergies fossiles, si faciles à concentrer mais tellement polluantes. Les bénéfices d’une transition énergétique appliquée à l’échelle nationale seraient immenses, résolvant non seulement les problèmes écologiques mais aussi socio-économiques. Après un « débat mouvant » plutôt ludique, il est apparu clair que c’est par l’action publique et une mobilisation massive que nous pouvons espérer inverser la tendance et faire pression sur nos politiques, pour que la transition énergétique soit assurée. Le bon activisme écologique, ce n’est pas se soulager sous la douche, mais sortir dans la rue et faire entendre nos revendications.
Et c’est sur cette conclusion non seulement positive mais motivante que se conclue la conférence. Votre rédacteur en est ressorti plus serein et aimable. Ce qui avait commencé comme une petite piqure de rappel s’est révélée être une expérience essentielle. La présentation est disponible librement sur le site d’Avenir Climatique et une nouvelle réunion est prévue le 17 mars.
Crédit Photos : Guillaume Babey