Lors de l’évènement « Rex des courts », Spectrum a pu assister à la projection de différents courts-métrages de la scène fribourgeoise. Petit tour d’horizon en sept titres.

Pour la deuxième année consécutive, le collectif « À l’abordage » nous présente sa sélection de courts-métrages réalisés par des fribourgeois·e·s ayant fait leurs armes dans différents pays.

Disclaimer : à la demande de certains réalisateurs, des courts-métrages ont été anonymisés car il s’agit de versions non-définitives (voir *)

« Rewind », 14 min. de Stephan Eigenmann

Une mère vit dans l’attente de cassettes qui lui permettent de vivre ou revivre des instants avec sa fille. Partie à la guerre, cette dernière lui fait un cadeau spécial qui comblera l’attente de son retour au pays et tiendra compagnie à sa mère, désormais trop seule.

Stephan Eigenmann dit s’être inspiré de Black Mirror pour le côté futuriste tout en apportant une touche personnelle. C’est donc un pari risqué mais qui semble relevé. L’histoire est racontée tout en finesse et sans jamais tomber dans le mélodrame. Il nous montre ainsi qu’il est parfois bon de laisser place à un peu de sentimentalité.

« La légende du lac », 23 min. de Chloé Hetzel 

Des adolescent·e·s insouciant·e·s se baignent dans le lac de Gruyère, lieu propre aux contes et légendes. Sous l’impulsion de leur professeur, ils·elles se décident à mener une enquête sur la disparition d’une jeune fille qui semble avoir été bien connue par les habitant

Dans ce court-métrage, Chloé Hetzel revisite la légende de la Llorona, qui raconte que des femmes assassinées reviendraient hanter les eaux douces des alentours et pousseraient des cris stridents qui s’entendraient de très loin avant d’exécuter leur vengeance froidement.

« M.L. , version non-définitive »*, 13 min. de Benoît Dietrich

Un couple aisé s’ennuie. Commence alors un drôle de jeu mené par madame et dont l’issue semble incertaine dans un univers si calfeutré qu’il en devient étouffant.

Benoît Dietrich nous donne un aperçu un peu voyeur de l’intimité d’un jeune couple et interroge la légitimité du statut social. A-t-on le droit de s’ennuyer quand on possède tout ? La réponse tient, en partie, dans ces 13 minutes fort imagées.

« S., version non-définitive »*, 14 min. de David Nguyen

Dans une sorte de satire du monde artistique, nous rencontrons un personnage haut en couleur qui s’échine à faire reconnaître son art. Représentation après représentation, la jeune artiste s’exprime à travers les arabesques que suit son parapluie et finit par perdre de sa verve. Doit-elle se contenter de faire la vaisselle ? C’est alors qu’un sombre personnage coiffé d’un borsalino rouge survient… mais qu’attend-t-il exactement d’elle ?

David Nguyen continue d’utiliser des codes qui semblent être devenus sa marque de fabrique : des images très colorées, un humour parfois grinçant et un jeu de regard entre acteur·rice·s et spectateur·rice·s qui les impliquent et les propulsent au rang de témoins plus au moins consentant·e·s.

« Free Wifi », 3 min. de Sacha Bourquard

Migrant anonyme parmi d’autres, un jeune homme est sorti brusquement d’un coffre, au milieu de nulle part. Sans argent, désorienté, il se retrouve dans un café typique de la ville où il découvrira une hospitalité toute fribourgeoise.

Mention pour ce jeune réalisateur qui n’était âgé que de 15 ans lors de la réalisation de ce court-métrage. Il nous montre que la durée d’un film n’est pas ce qui le rend percutant et qu’un sujet aussi sérieux que la migration peut être traité avec humour.

« G. A., version non-définitive »*, 10 min. de Vincent Annen

Nous suivons un groupe d’ami·e·s qui, s’étant perdu·e·s de vue, décide de se retrouver autour d’un souper. L’hôtesse se prépare nerveusement à leur présenter le nouvel homme de sa vie. L’attente devient palpable, les invité·e·s se montrent critiques. L’heureux élu existe-t-il vraiment ?

Vincent Annen utilise la forme bien connue du huis clos pour transmettre une impression de nervosité et de folie qui augmente au fur et à mesure que les minutes s’écoulent.

« P. A. M., version non-définitive »*, 27 min. de Antoine Humbert

Un prêtre d’âge moyen, fan d’arts martiaux, a le moral en berne. D’habitude conciliante, il semble rongé par les remords. Sa rencontre avec une paroissienne pas comme les autres lui permet d’inverser les rôles et de se confesser à son tour.

Antoine Humbert fait se rencontrer deux univers que tout semble opposer : les arts-martiaux et la pratique fervente du catholicisme. Mais sont-ils si dissemblables ?

Passionné par la culture japonaise qu’il a eu le loisir d’étudier, il réussit avec brio à apporter à des sujets déjà éculés (le rôle de la confession, la culpabilité bien chrétienne) un brin de folie bienvenue.

Crédit photo: Rex des Courts