Consentement quèsaco
Qui ne dit mot consent? Et bien pas tout à fait, Spectrum se propose d’apporter quelques explications
Le consentement c’est quoi?
Le dictionnaire Larousse définit le consentement comme suit: “action de donner son accord à une action, à un projet; acquiescement, approbation, assentiment”. Consentir c’est donc accepter une proposition, qui pourrait également être refusée. Le médecin demande le consentement de son patient avant de l’ausculter, faire des analyses ou d’effectuer une opération. Le.la tatoueur.euse ou le.la perceur.euse fait signer à son.sa client.e un formulaire pour confirmer le consentement éclairé du client sur la modification corporelle qu’il.elle va effectuer. Mais voilà, le consentement peut aussi être tacite, c’est-à-dire exprimé par des actions. Le problème est que toute action est donc libre à l’interprétation de l’autre partie. En fonction des affects, cultures et croyances de chaque individu, ce qui peut être vu comme du consentement peut drastiquement changer, ce qui ouvre la porte à des conséquences souvent dramatiques. En octobre 2020 au Pérou une femme a été jugée consentante tacite de l’abus sexuelle qu’elle a subit parce qu’elle portait un sous-vêtement rouge. Son agresseur a été acquitté. Un jugement qui a provoqué de nombreuses manifestations à travers le monde et que le ministère public péruvien a annulé dès le lendemain, précédant l’ordonnance d’un nouveau procès…
Et en Suisse alors?
Actuellement en Suisse la loi sur le viol est loin de faire l’unanimité. Premièrement la justice suisse ne reconnaît pas un viol sans que la victime ait été violentée et/ou menacée, ce qui ne reflète pas la triste réalité des abus sexuels: elle exclut donc les victimes dans un état second, dû à de l’alcool ou à des drogues, ou même endormi.e.s. Deuxièmement la définition légale du viol n’est pas applicable si la victime est un homme.
Les hommes seraient donc victimes d’atteinte à la liberté et à l’honneur sexuels ou de contrainte sexuelle (Code Pénal Article 189). Cette différence est fondamentale pour les conséquences judiciaires que subira l’agresseur.euse. En effet une contrainte sexuelle peut être réprimandée par une amende alors que le violeur ira au moins une année en prison.
De plus, la notion de consentement est absente de nos législations, la bonne nouvelle est que notre parlement cherche à y remédier. La mauvaise c’est que le débat en deviendrait presque ridicule. C’est la guerre des slogans entre le “non c’est non” et le “oui c’est oui”. Tous deux cherchent un consentement clair entre les partenaires. “Non c’est non” est devenu la position emblématique de l’activisme contre les violences sexuelles à travers le monde. Dans les campagnes défendant le “non c’est non”, le silence, le doute, le consentement forcé et le retrait de ce consentement sont inclus .
“Oui c’est oui” met en avant le fait que rien d’autre qu’un oui enthousiaste et éclairé n’autorise un acte d’ordre sexuel. Cette rhétorique veut également mettre en avant une approche positive de la sexualité. Une affaire à suivre puisque le gouvernement suisse n’a pas encore pris de décision à ce jour. Le gouvernement espagnol quant à lui a révisé sa législation sur les violences sexuelle le 24 août 2022 décidant « solo sí es sí ».
Il semble nécessaire aujourd’hui que les hommes et les femmes discutent plus ouvertement de leurs désirs et attentes quant à leur srelations. Avec une attention particulière au consentement éclairé, au plaisir et au bien-être un environnement sain et sauf pour tou.s.tes semble à portée de main.
Code Pénal Suisse Article 190 – viol 1.Celui qui, notamment en usant de menace ou de violence, en exerçant sur sa victime des pressions d’ordre psychique ou en la mettant hors d’état de résister, aura contraint une personne de sexe féminin à subir l’acte sexuel, sera puni d’une peine privative de liberté de un à dix ans. 2. … 3. Si l’auteur a agi avec cruauté, notamment s’il a fait usage d’une arme dangereuse ou d’un autre objet dangereux, la peine sera la peine privative de liberté de trois ans au minimum. |