Soutenir le travail du sexe à Fribourg

Grisélidis est une association qui lutte en faveur des travailleur.euse.s du sexe, dans le canton de Fribourg

 

Les travailleur.euse.s du sexe d’aujourd’hui ne souhaitent pas être limité.e.s par le mot “prostitué.e”, un terme encore fortement associé à la déviance. Le travail du sexe ne se limite pas uniquement à des rapports sexuels rémunérés, mais également à une diversité d’activités, qui forment une profession à part entière. En Suisse, le travail du sexe est légal et encadré par la loi sur l’exercice de la prostitution (LPros), depuis le 30 mars 2004. L’objectif de la LPros est de garantir que les conditions d’exercice de la prostitution sont conformes à la législation ainsi que de lutter contre la prostitution forcée et l’exploitation des travailleur.euse.s du sexe.

Lors de la journée internationale des droits des femmes, le 8 mars 2007, un groupe de citoyennes fribourgeoises se sont rassemblées pour fonder Grisélidis. L’association souhaite combler un manque de structures spécifiques pour les travailleur.euse.s du sexe, dans tout le canton de Fribourg. L’objectif principal est la lutte en faveur des droits et de la dignité des travailleur.euse.s du sexe.

Grisélidis Réal, une pionnière suisse

Facebook de Grisélidis
Facebook de Grisélidis

Le nom du programme rend hommage à Grisélidis Réal, une pionnière dans l’activisme pour la défense des droits des travailleur.euse.s du sexe, en Suisse. Au début des années 60, Grisélidis Réal commence à se prostituer en Allemagne, dans le seul but de survivre et de nourrir ses enfants. Plus tard, elle devient l’une des meneuses de la Révolution des prostituées, à Paris, réclamant la reconnaissance de droits pour les travailleur.euse.s du sexe. Lors de son retour en Suisse, à la fin des années 70, elle recommence à se prostituer et participe à la création d’Aspasie, qui est l’association genevoise pour la défense des travailleur.euse.s du sexe. En parallèle de ses nombreuses activités, Grisélidis Réal écrit et publie des ouvrages sur son expérience de travailleuse du sexe, développant une vision positive de cette activité.

« Pour moi, la prostitution est un art, un humanisme et une science, à condition d’être pratiquée volontairement et dans de bonnes conditions » Interview Grisélidis Réal / 24 octobre 2002 / Les grands entretiens de la RTS

Des prestations pour aider les travailleurs.euses du sexe

Durant les quinze dernières années, l’association Grisélidis a mis en place plusieurs services et prestations pour aider les travailleur.euse.s du sexe du canton de Fribourg. Tout d’abord, les bénévoles ont mis en place la présence d’un bus, tous les jeudis soir, dans la rue de Grand-Fontaine, durant les heures de travail des travailleur.euse.s du sexe. Le bus est un lieu d’écoute et de conseils, directement sur place, où les travailleur.euse.s du sexe trouvent une écoute, une aide et des collations offertes par les congrégations religieuses du canton et par le Collectif de la Grève Féministe.

Par la suite, l’association a mis en place une permanence sociale, sur le Boulevard de Pérolles, pour aider les travailleur.euse.s du sexe concernant les questions  administratives. Pour exercer la profession de travailleur.euse du sexe, en Suisse, la personne doit être majeure et citoyenne suisse, ou disposer d’une autorisation de séjour et de travail. Sujet.te.s à des conditions de séjour de plus en plus précaires, les travailleur.euse.s du sexe étranger.ère.s changent souvent de lieu de travail, ce qui rend la diffusion d’informations et le travail de prévention difficiles.

Enfin, Grisélidis offre des prestations comme des tests VIH et IST gratuits pour les travailleur.euse.s du sexe, des cours de français, des points de rencontres dans des salons de massage, des bars ou des cabarets. Toutes les prestations tendent à offrir un lieu d’écoute et de protection pour les travailleur.euse.s du sexe de toute la région fribourgeoise.