Blaise Bersinger ? Avec volontiers !

Pour cette inauguration de la page satirique, qui de mieux que l’humoriste Blaise Bersinger, l’homme le plus absurde de Suisse (romande) ?

Interview complète de Blaise Bersinger (à partir du 6novembre). https://soundcloud.com/unimixfr/unimix-interview-de-la-semaine-blaise-bersinger-maxime-61122

Bon, ok, j’avoue, la satire étant définie comme un « écrit, discours qui s’attaque à quelque chose, à quelqu’un, en se moquant », ou plus simplement comme une « critique moqueuse » (merci Le Petit Robert), je n’ai pas l’intention de me moquer de Blaise Bersinger, car c’est un humoriste que j’apprécie. Je vais donc plutôt me moquer de moi-même, pour avoir eu la brillante idée d’écrire l’article inaugural de cette nouvelle page satirique sur quelqu’un dont je ne souhaite pas me moquer, si cette réflexion peut avoir auprès de vous le moindre semblant de valeur. Mais je vais le faire en compagnie de Blaise Bersinger, que j’ai eu le plaisir de rencontrer, notamment pour parler de sa venue au Nouveau Monde le jeudi 10 et le vendredi 11 novembre prochains pour y jouer son nouveau spectacle Pain Surprise !

© Anne Sophie & Benoît de Rous

Satire et absurde

Car si la satire a pour objectif de moquer, l’absurde – dont l’humoriste lausannois est passé maître – « viole », pour sa part, « les règles de la logique », et est « contraire à la raison, au sens commun ». Ce qui est, admettons-le, plutôt respectable en tant que tel. Et puisque, selon Blaise, « il y a une progression dans l’absurde qui est infinie, à jamais, de notre monde », j’en profite pour contribuer à cet effort global en allant à l’encontre de moi-même et de ma propre logique dans cet article, en précisant que j’étais à deux doigts de commettre une erreur MO-NU-MEN-TALE en confondant « satire » et « satyre ». Je vous laisserai chercher la signification de ce dernier mot…

Et l’humoriste d’avoir des élans philosophiques : « Peut-être que l’absurde aide à mettre le doigt sur ce qui est absurde. Quelle belle phrase, j’espère qu’elle sera sur ma tombe quand je serai mort !». Bien que nous souhaitions à Mr. Bersinger une longue et drolatique vie, nous prenons note, pour la postérité, de cette déclaration qui, à n’en pas douter, saura servir d’épitaphe le moment venu, éclairant ainsi les générations futures d’une lumière venue du passé. Passé futur qui est actuellement le présent. Vous me suivez ?

Impertinentes digressions

Je digresse, mais une lumière du passé qui devrait nous éclairer plus qu’elle ne le fait actuellement est celle de Boris Vian, qui me rappelle en certains points celle du trentenaire lausannois. L’écrivain, poète, musicien, chanteur, compositeur et inventeur (entre autres, excusez du peu) français décédé en 1959 possédait une impertinence et un génie qui, couplés à sa capacité de mettre en exergue les dysfonctionnements de nos sociétés modernes, sont encore aujourd’hui des valeurs sûres. Si un parallèle peut exister entre les deux hommes, c’est assurément leur côté touche-à-tout combiné à un goût prononcé pour l’absurde.

Blaise nous confie : « Je pense que si je ne faisais qu’un seul truc, je me ferais chier. Je ne sais pas si c’est de la curiosité, ou de l’outrecuidance, peut-être un mélange des deux. J’ai envie de tout essayer, et en même temps je pense que mon cerveau a trop d’ego […] Radio, impro, théâtre, écriture, comédie musicale, revue, animation télé. C’est vrai que je fais plein de trucs. Et je fais d’excellents tiramisus aussi. ». Nos papilles sont ravies de l’apprendre.

Humour et engagement

En plus d’être apparemment un excellent pâtissier, Blaise Bersinger sait aussi utiliser son art et de sa malice pour dénoncer brillamment les problèmes qui lui tiennent à cœur tout en soutenant les causes qui lui sont chères : « De ce que je crois comprendre, ça fait des siècles qu’on dit aux femmes qu’elles ne sont pas drôles, et qu’en tout cas ce n’est pas pour ça qu’elles sont sur Terre, parce qu’elles sont des utérus, et puis ça nous arrange […] Si vous êtes une fille, ou une personne non-binaire et que vous faites de l’humour, mais lancez-vous, on a tellement besoin de vous. Par pitié, venez, quoi. »

Et l’humoriste de terminer sur sa relation avec les Fribourgeois·e·s : « À chaque fois que je suis venu jouer à Fribourg, c’était systématiquement super. Venez voir Pain Surprise au Nouveau Monde, parce que j’aimerais bien que ça continue d’être super. » Le rendez-vous est pris.