La Saint-Nicolas, une tradition chère aux Fribourgeois·e·s

Un saint patron des enfants qui se promène sur un âne, accompagné du Père Fouettard, les ingrédients d’une légende très ancrée à Fribourg

À Fribourg, la date du 6 décembre est connue de tou·te·s mais, si petit·e·s et grand·e·s se réjouissent déjà de la venue du Saint sur son âne et de sa distribution de biscômes et de mandarines, pourquoi et comment Saint-Nicolas est devenu le patron de la ville et une icône si importante​ pour elle ? Petit tour d’horizon sur la figure sainte la plus appréciée du canton.

Icône, Saint Nicolas, 12e siècle, mont Sinaï, cloître de Sainte Catherine

Un peu d’histoire

Saint-Nicolas est le saint patron de la ville de Fribourg depuis sa fondation vers 1157. Il a été évêque​ de la ville de Myre en Lycie, en Turquie actuelle et aurait vécu entre la fin du 3e siècle et le début du 4e siècle de notre ère. La façon dont il a été consacré saint patron de la ville de Fribourg n’est pas certaine, son apparition en terre fribourgeoise serait due à des chanoines du grand Saint-Bernard, partis sur les routes des prieurés suisses et dont l’une des étapes est Fribourg1. Une supposée relique de son bras a été cédée par les moines d’Hauterive en 1514 à la cathédrale Saint-Nicolas et placée dans un reliquaire d’argent en forme de bras bénissant. Ce reliquaire, aujourd’hui encore, est exposé dans la cathédrale le 6 décembre, jour de la fête​ du Saint.

Les légendes de Saint-Nicolas

On raconte qu’un jour Saint-Nicolas a sauvé trois enfants des mains d’un horrible boucher qui les avait mis dans un saloir et qui s’apprêtait à les découper en morceaux. Le Saint aurait également sauvé les trois jeunes filles d’un père endetté qui voulait les vendre. Saint-Nicolas, lorsqu’il l’apprit, dota les trois jeunes malheureuses de suffisamment de pièces d’or pour régler les dettes du père mais également pour assurer un beau mariage à chacune d’elles. Selon une version du mythe, le Saint aurait laissé les pièces d’or sur le pas de la porte de leur maison et c’est de là que découlerait la tradition qui veut que Saint-Nicolas vienne déposer durant la nuit du 5 au 6 décembre des cadeaux devant les portes des maisons.​ La tradition veut aussi que ce ne sont que les enfants sages à qui l’on donne des cadeaux et que pour les garnements, ce sont des coups de bâton qui sont donnés par le Père Fouettard, le compagnon du Saint. Sa fonction de protecteur des enfants découle sans doute de ces deux légendes dans lesquelles il s’en est porté garant. Quant à son compagnon le Père Fouettard, toujours vêtu de noir et à l’allure menaçante,​​ les explications sur son origine sont multiples2 : Pour certain·e·s, le “statut” de Père Fouettard serait né à Metz en 1552 lorsque les habitant·e·s de la ville, assiégé·e·s par les troupes de Charles Quint, décidèrent de brûler​ une effigie de l’empereur. Pour d’autres, il serait un outil de menace créé par des pédagogues du 18ème siècle afin de dissuader les enfants de faire des bêtises. Pour d’autres encore, il serait le boucher – bourreau dont Saint-Nicolas a sauvé les trois enfants de son emprise. Le Saint voulant le punir, il l’obligea par la suite à l’accompagner et à s’habiller en noir afin qu’il réprimande les garnements.

Cortège et tradition à Fribourg

Tous les ans, le samedi du premier week-end de décembre a lieu le cortège de la Saint Nicolas. A la tombée de la nuit, Saint-Nicolas, incarné par un élève du collège Saint-Michel préalablement​ choisi, déambule dans la ville, accompagné du Père Fouettard et de musicien·ne·s. Une fois arrivé aux pieds de la cathédrale dont il est le patron, il monte à son sommet afin d’y faire un discours à la population. Durant le cortège, assis sur son âne, il jette des friandises à la foule venue le voir et le célébrer.​

Un Saint présent pour tou·te·s et aimé de tou·te·s à Fribourg.

Finalement, que l’on soit petit·e ou grand·e, fribourgeois·e·s ou non, la fête​ de la Saint-Nicolas reste aujourd’hui encore une tradition très populaire et appréciée. Outre l’aspect religieux et les traditions célébrée lors du cortège, cette fête apporte son lot de magie ​et garantit des enfants sages tout au long de l’année, ou du moins durant le mois de décembre, même avant Noël puisque le Saint récompense les enfants sages dont il est le protecteur et permet donc de rassurer les parents.

1https://www.notre-dame-de-fribourg.ch/

2https://www.friportail.ch/?cc=fr