Pour marquer le soixantième anniversaire de la bataille de Stalingrad, le réalisateur Fedor Bondarchuk a réalisé Stalingrad, une fresque «historique» de tous les superlatifs. Des décors dantesques et une pléthore de figurants devaient rendre mémorable ce premier film russe tourné en format IMAX 3D. Malheureusement, le film souffre d’une faiblesse mémorable: son scénario, anémique, convenu et risible.

L’action prend place durant la célèbre bataille de Stalingrad, lors des revers russes de l’année 1942. Une équipe d’éclaireurs soviétiques tente de tenir un immeuble dans la ville occupée par la Wehrmacht tandis qu’on suit en parallèle la tragique amourette d’un capitaine allemand avec une civile russe.
Les effets spéciaux sont tout à fait à la hauteur des promesses de l’affiche. La mise en scène, littéralement épique, est servie par une très bonne musique. La manière de représenter les combats, avec leur lot de ralentis et d’accélérés ne manquera pas de faire songer à 300 de Zack Snyder. Mais la comparaison ne s’arrête pas là. Stalingrad pue la propagande nationaliste de la même manière et la moitié du film est phagocytée par des romances qui sont au mieux ridicules, au pire machistes. Cependant, il ne faut pas être injuste avec ce film. Son ambition affichée était de faire un blockbuster à l’américaine et en ce sens il a parfaitement réussi son objectif. Si le film surprend ou déçoit, c’est surtout que le spectateur occidental a moins l’habitude de voir les codes de propagande qu’il subit à longueur de blockbusters hollywoodiens. Du coup, quitte à aller voir un film d’action, ça peut être l’occasion de voir la vision russe d’une des batailles les plus importantes du XXème siècle.

Florian Mottier