Paris, capitale de la France, des romantiques mais surtout capitale du tourisme. L’année passée, Paris fut la seconde ville la plus visitée au monde selon une enquête de la société Mastercard. Tous ces touristes se précipitent vers la Tour Eiffel, les Champs-Elysées ou la cathédrale Notre-Dame. Munis d’un appareil de photo dans une main et d’un plan dans l’autre, ils accourent parmi les Parisiens. Ces derniers n’étant pas réputés pour leur sympathie, l’immersion peut vite se transformer en enfer. Alors, comment croire Jules Renard écrivant : « Ajoutez deux lettres à Paris, c’est le paradis. »  Vous cherchez cet éden parisien ? Eh bien, il existe : Paris peut rimer avec tranquillité ! Petit tour d’horizon d’aires de repos originales et idéales contre le stress parigot.

Un Paris provençal

Premier arrêt de notre escapade : les arènes de Lutèce. Rappelons que Lutèce est le nom du Paris des Romains. Ceux-ci ont eu la bonne idée de construire des arènes dans le cinquième arrondissement. À quelques pas du Panthéon se trouvent ainsi les restes du passage de centurions et autres gladiateurs. Il est facile d’imaginer les spectateurs antiques assis sur ces gradins de pierre. Aujourd’hui les choses ont quelque peu changé. Les gradins, parfaitement conservés, servent à présent au repos du travailleur-guerrier parisien. Les gladiateurs ne combattent plus depuis longtemps. Des footballeurs en herbe les ont remplacés d’un côté. De l’autre, des pétanqueurs tirent ou pointent. Ne manquent finalement que le pastis et la chaleur pour se croire sur la place d’un village provençal. Un bout de Provence à Paris : incroyable mais vrai !

Restons dans une ambiance villageoise en prenant la direction de la rue Mouffetard et de sa place Contrescarpe. Une place de village entourée par de charmantes brasseries : havre de tranquillité au milieu de la folie parisienne. Ici se retrouvent, à raison, les étudiants de la Sorbonne si proche. Seul le passage de quelques voitures gâche la quiétude du lieu. Que voulez-vous, il importe à Paris de se distinguer de la province !

Un Paris pittoresque

Prochaine destination : rue des Barres dans le Marais. Les rues ne manquent pas à Paris mais celle-ci est particulière. Une sorte de Montmartre miniature qui ravit la vue et l’odorat du passant. En effet, comment être insensible aux magnif

iques maisons à colombages ? Et que dire du doux fumet de viande qui chatouille les narines du visiteur à l’heure du déjeuner français ? Mais ce n’est pas tout ; un voyage dans le temps est garanti. Avec son église, son école maternelle au drapeau tricolore délavé et ses boutiques d’art, la rue des Barres nous transporte dans un autre Paris. Le Paris pittoresque des siècles passés, le Paris de Victor Hugo.

Un Paris caché

Demeurons un instant hors du 21ème siècle et de ses tourments. Rendons-nous dans le neuvième arrondissement, sous les arcades des passages Verdeau et Jouffroy. Construits au 18ème siècle, les passages Verdeau et Jouffroy offrent des loisirs pour tous les goûts et tous les âges. Les amateurs de livres anciens pourront trouver leur bonheur dans des librairies « vieillottes » mais riches en ouvrages divers. Les cartophiles passeront eux des heures devant les tiroirs pleins de raretés de tous horizons et de t

ous temps. Quant aux enfants, ils s’émerveilleront à la vue de maisons de poupées d’une autre époque que même les fabricants chinois ne peuvent proposer. Après tant d’émotions, vous prendrez bien un café sur la terrasse d’un bistrot rétro ? Au passage Verdeau ou Jouffroy, vous trouverez forcément votre bonheur et vous ne serez pas dérangé. En effet, si l’offre de ces passages est grande, ce n’est pas le cas de la demande. Peu de gens connaissent apparemment ce Paris caché.
Ainsi, sous les arcades du neuvième, rue des Barres, place Contrescarpe ou aux arènes de Lutèce, une certaine tranquillité est assurée ! Eh oui, il est possible de quitter la Ville Lumière l’esprit reposé et riche de découvertes. Il suffit de connaître quelques lieux de détente et Paris redevient le paradis de Jules Renard. Alors Paris caché, pari tenu ?

Marie Voirol

Paris Contrescarpe MV