Le Japon, un leitmotiv sur internet ?
À l’heure des réseaux sociaux, faut-il être un otaku pour tout connaître de la pop-culture japonaise ?
Pour cet article visant à comprendre à quel point la culture japonaise fait partie d’internet et afin d’illustrer la manière dont les éléments de la pop-culture nipponne se retrouvent dans notre quotidien, qu’on le veuille ou non, Spectrum a demandé l’avis de trois personnes, deux aguerries sur ce sujet, neutre pour l’autre.
Le Japon et sa culture appréciés de tous, mythe ou réalité ?
Au vu de l’attrait qu’exercent les jeux vidéos et les mangas sur les adolescents et les jeunes adultes, ainsi qu’avec l’a priori qu’un grand nombre de personnes semble se passionner pour le pays du soleil levant, Spectrum a voulu vérifier si cela était vrai.
Pour Alois, la culture japonaise est très présente sur internet et on y a facilement accès : « Je trouve qu’on en voit beaucoup sur internet, que ce soit de la musique, des animés ou même des vidéos de festivals ». Mais iel précise : « Après je pense que ce n’est pas la vraie culture japonaise non plus, on a une image biaisée parce que c’est comme chez nous, dans des milieux plus urbains ou plus ruraux, les coutumes ne sont pas les mêmes ou elles ne sont pas célébrées de la même façon. J’ai un peu l’impression que tout le monde a une image uniforme de la culture japonaise par le biais d’internet et que ce n’est peut-être pas du tout représentatif de ce qu’elle est réellement ».
Pour Kessey, la culture nippone ne se résume pas uniquement aux mangas et aux jeux vidéos, même si c’est sans doute ce qui vient à l’esprit le plus rapidement lorsque l’on parle de celle-ci.
Spectrum songe alors à une chose. Lorsque nous parlons de culture nipponne en Occident, autour d’un verre par exemple, ne la réduisons-nous pas uniquement à ce que l’on voit sur internet ? Kessey sait par exemple qu’à Tokyo, il existe des quartiers consacrés uniquement aux mangas, d’autres uniquement aux vêtements…
À la suite de ce bref échange avec nos deux intervenant·e·s, Spectrum a alors émis l’hypothèse selon laquelle notre image de la culture japonaise est en fait réduite à ce que l’on voit sur internet et plus précisément à la pop-culture mise en avant sur les réseaux sociaux. Néanmoins, faut-il être un fan inconditionnel de mangas pour voir son fil d’actualités rempli d’éléments nippons ?
Des réseaux sociaux envahis par des mêmes d’animés ou des animaux trop “kawai”, un choix d’otaku uniquement ?
Á présent, intéressons-nous aux fils d’actualités de réseaux sociaux comme Instagram ou aux vidéos que l’on se voit proposer sur Youtube.
Pour Kessey, le Japon est de plus en plus populaire, en dehors des personnes que l’on qualifierait d’otaku, c’est à dire des personnes qui se consacrent énormément à des loisirs dits “d’intérieur”, tels que les mangas ou les jeux vidéos : « Récemment, il y a même des films d’animation qui sont passés au cinéma et il y a eu aussi des journées où ils diffusaient des films du studio Ghibli, je suis par exemple allée voir Le voyage de Chihiro l’année passée » Elle ajoute en mentionnant un article publié par la RTS sur One Piece: « Je pense que sans être un otaku, on est confronté·e·s à des choses en lien avec le Japon au quotidien ».
Selon Alois, qui apprécie beaucoup la pop-culture nippone, il est difficile de se rendre compte à quel point les gens ont des posts sur Instagram en lien avec ce thème, mais iel ajoute : « Il y a peut-être des gens qui en ont mais qui ne se rendent pas compte que ça vient de la culture japonaise, même s’il·elle·s doivent bien se rendre compte de deux trois trucs », et conclut en avouant que la question est un peu difficile. Pour notre troisième intervenant tenant à rester anonyme, l’avis est plus tranché. Selon lui, si l’on ne s’abonne pas volontairement à des comptes en lien avec la pop-culture du Japon, on n’aura pas ce genre de posts sur nos fils d’actualité ou dans nos propositions de vidéos sur Youtube.
À posteriori, il se pourrait donc que la pop-culture nippone, même si elle tend à se démocratiser, reste sur internet et dans la vie de tous les jours une dimension propre à ceux·celles qui s’y intéressent en profondeur.