L’AGEF, vous voyez, du moins en principe. Across EU, probablement pas. La Finlande, certes, mais de loin. Mais à quoi tout cela rime, et que fait l’UNIFR dans tout ça ? Spectrum vous explique tout.
Across EU est le nom d’une alliance entre les Universités de Fribourg, Caen Normandie (France), Lapland (ULAP & UAS, Finlande), Sienna (Italie), Skopje (Macédoine du Nord), Pardubice (République Tchèque), Umeå (Suède) et Valladoid (Espagne). Ces neuf universités d’importance régionale souhaitent renforcer leurs liens, développer de nouveaux partenariats et collaborer plus étroitement, par exemple en proposant des plans d’études incluant un semestre dans une université partenaire, afin que les étudiant·e·s puissent se perfectionner dans la discipline pour laquelle une université est particulièrement reconnue, comme c’est le cas pour le droit à Fribourg.
Rencontre estudiantine
Du 8 au 12 mai dernier, une délégation de 11 étudiant·e·s fribourgeois·e·s, élue par le Conseil Estudiantin et cofinancée par le rectorat, a pris part au premier forum estudiantin organisé par Across EU, qui a eu lieu à Rovaniemi, en Laponie finlandaise. Passé l’enthousiasme des premiers instants, les étudiant·e·s se sont rapidement heurté·e·s à plusieurs problématiques, à commencer par l’absence de participant·e·s italien·ne·s et macédonien·ne·s. Pourquoi une telle absence ? Cette question, à l’image d’autres, ne rencontrera pas de réponse satisfaisante, soulignant des problèmes de transparence et d’organisation à mêmes de susciter l’incompréhension, voire la nervosité d’une part non négligeable des étudiant·e·s impliqué·e·s.
Pensé comme un « Design sprint », ce forum avait pour buts « la résolution rapide de grands défis, la création de solutions et l’amélioration de l’expérience estudiantine à travers l’Europe ». Malheureusement, ce format très corporate – ayant certes fait ses preuves auprès de grandes entreprises, de la tech notamment – n’était pas très bien adapté aux besoins des étudiant·e·s et à leurs éprouvées et efficaces méthodes de travail collectif, qui étaient de surcroît limitées à deux heures effectives par jour.
« Step by step »
Malgré cela, les groupes de travail formés se sont attelés à apporter des réponses concrètes aux défis qui leur étaient présentés, à savoir l’implication des étudiant·e·s au sein d’Across EU, la promotion de l’internationalisation et de la mobilité, la communication entre pairs et enfin les enjeux écologiques liés au développement de cette alliance.
Si les corps rectoraux et estudiantins partagent les mêmes buts, les moyens imaginés pour les concrétiser diffèrent parfois, à l’image de la conception de l’implication des étudiant·e·s dans l’ensemble du processus. Des craintes s’élèvent notamment en ce qui concerne la représentativité ou le poids de la voix estudiantine au sein de la future structure, jugée trop légère en l’état.
« Vous avez pensé aux crédits carbone ? »
Un des sujets brûlants pour notre génération est celui de l’urgence climatique. Comment cette alliance – qui souhaite promouvoir la mobilité entre les universités – entend-elle intégrer de manière univoque les enjeux de durabilité afin que ceux-ci soient indéniablement pris en compte ? À nouveau, si, sur le papier, les intentions sont nobles, les étudiant·e·s craignent que ces déclarations ne soient, hélas, pas bien plus que de nobles intentions aux contours flous et dont la portée peut être discutable.
C’est pourquoi, lors de la présentation qui a eu lieu au terme de cette semaine, un accent particulier a été mis sur ce sujet, afin d’exiger qu’il ne soit plus le parent pauvre de tous les grands projets, en souhaitant par exemple que l’alliance prenne en charge l’intégralité des frais de transport pour un·e étudiant·e qui privilégierait le train à l’avion, avec « Vous absorbez les efforts, nous absorbons les coûts » comme slogan.
Bilan
Indéniablement, et malgré quelques points négatifs, dont certains ont été soulevés ici, l’expérience finlandaise s’est révélée globalement positive pour l’ensemble des participant·e·s, prouvant encore une fois que l’AGEF est forte et que le dialogue entre les parties prenantes est toujours instructif. En ce sens, la volonté des rectorats d’impliquer davantage les étudiant·e·s est saluée. Le projet d’alliance devant à nouveau être soumis à l’Union Européenne pour financement, c’est à ce moment-là que la place accordée à la voix estudiantine pourra être justement mesurée.