Léa Foucras et Alessandro Alves de Sousa, deux jeunes étudiant·e·s, ont décidé de s’allier en tant qu’entrepreneur·se·s de SKOR.. Rencontre.

SKOR c’est quoi ?

SKOR c’est un jeune couple qui a osé passer le cap : Léa et Alessandro ont monté un site de vente en ligne d’habits, aux designs personnels. Ces derniers sont imprimés par un fournisseur de leur choix qui se situe à Bulle (FR). L’avantage de ce procédé, par rapport au modèle de l’impression sur demande, c’est d’être local et de fournir une promesse d’écoresponsabilité tout en ayant un contrôle sur leur produit. « L’objectif de SKOR c’est de proposer des habits Swiss Made, faits par de jeunes fribourgeois·es et ce à des prix attractifs pour que ça puisse plaire à tout le monde », résume Léa. SKOR tire ses racines d’un projet CFC entre amis. « Suite à des désaccords on s’est séparés, mais comme c’était mon projet, j’ai décidé de le reprendre seul », nous informe Alessandro, « six mois après, j’ai proposé à Léa de me rejoindre et de reprendre SKOR à zéro, car je suis un peu une bille en dessin » poursuit-il sur le ton de la rigolade. « Elle a accepté ! Et maintenant ça va faire un an que SKOR existe ». L’idée de s’allier n’est donc pas venue de nulle part :  leurs formations respectives font en sorte qu’Alessandro et Léa se complémentent au sein de leur entreprise. « Les tâches sont avant tout divisées en fonction de nos compétences. Étant plutôt axée sur la communication visuelle, je m’occupe en prime des designs, du contenu Instagram, et un peu de tout ce qui est création visuelle », nous apprend Léa. « Alessandro qui est plus à l’aise dans le domaine du management, va plutôt réfléchir à des choses basées sur la gestion d’entreprise et la stratégie de communication adéquate. Choses que je ne maitrise pas forcément » termine-elle.

Les challenges de l’activité

Lancer sa marque de vêtements est un exercice compliqué et la concurrence ne dort pas.

« Le challenge, c’est de créer des designs originaux car beaucoup de choses ont déjà été faites. Sortir du lot, c’est parfois difficile » témoigne Alessandro. « Il s’agit également de créer un lien de confiance avec les gens. Comme nous n’avons pas de magasin physique, ils ne peuvent pas toucher nos produits et la confiance se construit plus difficilement au travers de photos et vidéos. Nous cherchons à aller à la rencontre des personnes au moyens de stands. Mais ceci n’est pas facile en temps de pandémie », ajoute Léa. Du côté des fournisseurs, le couple a également rencontré des freins : « Pendant longtemps, on avait de la peine à trouver un bon fournisseur en Suisse, on s’est vu obligé·e·s de fonctionner sur le modèle de l’impression sur demande à l’étranger, cela ne correspondait pas à nos ambitions et à nos valeurs. Mais les choses ont évolué et nous avons enfin trouvé un partenariat qui nous correspond ! » poursuit-elle.

Partenaires en couple ?

Mêler sentiments amoureux et stratégies d’entreprise est-ce alors synonyme d’une symbiose parfaite ou au contraire les conflits sont-ils à l’ordre du jour ? Un peu des deux, nous avoue le couple. «  L’avantage c’est qu’on est beaucoup plus ouvert à la conversation donc on va moins se braquer que si on était de simples co-entrepreneur·se·s. Du fait qu’on soit ensembles dans la vie, on connait mieux les capacités de l’autre et on sait comment s’y prendre pour l’aider à s’améliorer et à le booster » nous fait part Alessandro. « Au niveau de l’organisation c’est également plus simple, puisqu’on connaît l’emploi du temps de chacun·e » ajoute Léa. L’une des plus grandes difficultés de ce duo à double casquette serait la gestion du temps de vie accordé à l’un ou l’autre des univers qui le définissent. Il s’agit alors de faire en sorte que l’entreprise ne piétine pas le couple, tout en assurant que le succès de SKOR ne soit entravé par la tentation de saisir chaque moment à deux pour se détendre. Et à ne pas oublier : les autres sphères personnelles de chacun·e qui occupent également une bonne partie de leur temps. Bien évidemment, il arrive que des désaccords surviennent, par exemple lorsqu’il s’agit de se décider pour tel ou tel design. Une bonne communication est alors indispensable pour éviter les malentendus nous informe Alessandro : « Souvent si on a un conflit, c’était qu’on communiquait mal. En voulant donner un conseil ou une amélioration, on pouvait faire croire qu’on voulait tout changer. Il s’agit alors de clarifier les choses tout de suite et à préciser notre intention ». Si la communication ne suffit pas à éloigner les désaccords, le couple fait alors appel à sa communauté Instagram pour la faire voter sur le meilleur design.

Mais finalement, le plus gros challenge réside en le fait de concilier activité d’étudiant·e·s et construction d’un projet de vie. Dès lors, le nomenclature même de Skor traduit l’état d’esprit des deux partenaires : « Comme le score dans un jeu, Skor c’est censé évoquer l’envie de faire le maximum même avec les peu de moyens qu’on a. D’arriver au ‘top du top’ malgré le fait d’être aux études ou en stage. On essaie de donner tout ce qu’on peut avec le peu de temps et d’argent dont on dispose ! » conclut Léa Foucras.

Rédacteur·ice·s : Léa Crevoisier & Stéphane Huber.