Le 12 janvier dernier, décision a été prise par le Conseil d’État d’augmenter la taxe d’inscription à l’Uni de Fribourg de huitante francs par année. L’AGEF regrette une telle mesure, le Rectorat rassure.
À partir du semestre d’automne 2010, les étudiants verront leur facture semestrielle augmenter de quarante francs, plus trois francs d’émoluments de base, ce qui amènera la somme à payer pour six mois à un total de 655 francs. Une telle décision est justifiée par le Conseil d’Etat fribourgeois qui l’a prise, ce à cause du renflement général de tous les coûts ces dernières années. «Le Conseil d’État entend compenser le renchérissement intervenu depuis la dernière fixation de la taxe en 2001», explique Daniel Schoenmann, secrétaire général du Rectorat.
Certains points à éclaircir
Si Darian Heim, président de l’Association Générale des Etudiants (AGEF), est sensible à l’argument du Conseil d’État, il considère toutefois que «les justifications ne sont pas claires et manquent de transparence.» Ce serait par exemple le cas de l’explication selon laquelle aucun alourdissement de la taxe ne serait survenu depuis 2001; alors que «dans les faits», explique Darian Heim, «la facture augmente régulièrement pour l’étudiant.» En effet, les émoluments de bases ont déjà gonflé le bulletin de versement bisannuel depuis 2001, de sept francs en 2008. Ceci signifie donc que les étudiants ont déjà soutenu une part du renchérissement de ces dernières années.
Ainsi, le comité de l’AGEF s’oppose à l’augmentation de la taxe en déplorant «un manque de coordination entre les émoluments et la taxe de base.» De plus, selon le comité, «ce double jeu favorise une continuelle augmentation des frais d’études, rend l’état financier de certain-e-s étudiant-e-s encore plus critique et nuit fortement à l’égalité des chances dans les études universitaires.»
L’AGEF souhaite également rendre le Conseil d’État attentif au fait que cette augmentation ne tombe pas au meilleur moment. Pour Darian Heim, «les étudiants souffrent aussi de la crise. Non seulement le coût de la vie augmente, mais les jobs amenant un apport financier substantiel se font aussi plus rares. Une augmentation de la taxe à l’heure actuelle ne fait que rendre plus difficile une situation qui l’est déjà suffisamment pour bon nombre d’étudiants.»
Fribourg reste en bonne position
À l’échelle nationale, cette augmentation ne devrait cependant pas nuire à l’institution fribourgeoise. Selon Daniel Schoenmann, il faut garder à l’esprit que «les taxes des universités suisses étant généralement très modestes, elles ne sont pas un facteur décisif pour le choix de l’université. Les facteurs les plus importants pour ce choix sont l’offre d’études, la réputation générale de l’institution, en particulier de la qualité de son enseignement, et le coût de la vie pendant les études.»
Et en effet, si l’on se prend à comparer Fribourg avec Genève ou Zürich en terme de cherté de la vie quotidienne, on constate bien vite que la cité des Zaehringen demeure la plus attractive et que notre Alma Mater reste toujours un lieu où il fait bon étudier.
Par Pierre Koestinger (article paru dans le Spectrum 1/2010)