Spectrum l’annonçait dans son dernier numéro, le Festival du Film Vert se tenait du 9 au 18 mars en Suisse romande. Sensibiliser à l’écologie, c’est l’un des buts des 59 films programmés à cette occasion.
Plusieurs villes suisses accueillaient il y a quelques semaines le Festival du Film Vert. La ville de Fribourg était l’hôte principal de cette 7ème édition, qui s’est déroulée dans la cité des Zaehringen entre le 9 et le 11 mars. Hôte principal et non pas unique. En effet, le festival s’est déroulé dans 21 villes suisses et une française entre le 9 et le 18 mars. Cette année, le comité central lausannois avait retenu 59 films programmables parmi les 80 qu’il a visionnés. Il revient ensuite au comité de chaque ville de faire son choix parmi ces films. Au final, ce sont 39 films qui ont été projetés sur trois jours dans les salles du cinéma Rex.
Commencer par du tout public
Vendredi soir, le film Dirt! ouvrait le bal. Chaque année, un film est commun à toutes les salles du festival, c’est celui-là qui a été choisi pour l’édition 2012. Dirt! est un hommage à la terre, au sol qui la recouvre. Les dangers de l’extraction des ressources naturelles, de la déforestation et des différents actes humains y sont mis en lumière. Pas défaitiste pour autant, le film propose également des solutions pour réapprendre à vivre en harmonie avec la nature. Comme en témoigne son montage, Dirt! est un film américain. Les plans sont courts – on ne s’attarde jamais plus d’une minute ou deux – et le spectateur n’a pas vraiment le temps de respirer.
Heureusement, ce petit défaut est équilibré par les apparitions répétées des divers intervenants. Au fur et à mesure, on s’habitue à leur présence: c’est le fil d’Ariane qui permet de ne pas s’égarer dans la multitude des plans. Dirt! reste très général et ne s’attarde pas sur une problématique particulière. Le réalisateur a pris le parti de multiplier les sujets qui montrent l’importance du sol sur la planète. Dirt! est idéal pour introduire le festival, mais risque de laisser les connaisseurs des questions écologiques sur leur faim.
Pas de festival sans prix
Depuis quelques années, deux prix récompensent le travail des réalisateurs: le prix Greenpeace et le prix Tournesol. Pour l’édition 2012, le choix de Greenpeace s’est porté sur Le bonheur était dans le pré pour son «message subtil». Pour le jury, ce film montre le «lien entre humains et nature, ainsi qu’entre la Suisse et l’Afrique». Le bonheur était dans le pré, c’est l’histoire du Tarier des prés, un petit oiseau qui migre entre le Burkina Faso et les prés fribourgeois de l’Intyamon où il revient nicher. Le réalisateur parle de son travail comme d’un «film sur la cohabitation entre les oiseaux et les paysans».
Le prix Tournesol a, quant à lui, récompensé Global Sushi. Marie Garnier, élue Vert fribourgeoise et membre du jury, a tenu à rendre hommage aux réalisateurs et réalisatrices qui sont un peu «comme nos anges gardiens». Le film dénonce le pillage des océans et la mode du sushi qui n’améliore pas la situation. Le jury parle d’images choc, mais sans voyeurisme et «d’un film très bien réussi!».
Par Julie Melichar et Alexandre Brodard