Actualité oblige, Spectrum s’est penché sur le sujet brûlant de la hausse des taxes d’études. Un thème à découvrir par le biais de plusieurs articles et interviews dans le dossier de notre édition papier n°1/2011, mais également ici, sur notre site internet. En guise de mise en bouche, un article qui fait la part belle à la situation de la taxe universitaire fribourgeoise.

Sur un budget de 206 Mio de francs en 2009, les étudiants fribourgeois ont contribué au financement de leur uni à raison de 7,6 Mio. Ce montant est la somme des 655 CHF que bon nombre d’étudiants paient chaque semestre. Et ce chiffre représente le résultat de deux taxes différentes. La taxe d’inscription (540 CHF) et les émoluments de base (115 CHF).

Comme dans un magasin

Fixés par le Rectorat, les émoluments recouvrent différents frais qui correspondent à autant de services aux étudiants: bibliothèques, sport, campus card, etc. Le montant change selon les aléas de l’économie. «C’est comme lorsqu’on va dans un magasin,» explique Daniel Schönmann, secrétaire général de l’Uni, «le prix est calculé sur la base du coût d’achat des produits. La grande différence, c’est que l’Université ne fait pas de bénéfices sur ces montants».

Le Conseil d’État decide

Quant à la taxe d’inscription proprement dite, «l’évaluation du montant est une décision politique, que la loi sur l’université réserve au Conseil d’État,» explique Isabelle Chassot, directrice de l’instruction publique, de la culture et du sport. «Nous effectuons l’évaluation de la taxe et faisons une proposition au Conseil d’État qui fixe le montant,» précise-t-elle.

Pourquoi une taxe de 540 CHF? «Il n’y a pas de règle de calcul,» répond Isabelle Chassot, «mais une logique et une appréciation qui tient compte des pratiques d’autres hautes écoles. Ce montant est proche de 500 francs par semestre et correspond également à celui qui est réclamé pour l’accès à la HES-SO et à la HEP.»

Augmentation des salaires

En février 2010, la taxe est passée de 500 à 540 CHF (voir Spectrum N°1/2010). La directrice de l’instruction publique précise: «qu’il s’agisse de biens, de prestations ou de services, l’Uni a vu ses charges augmenter! Mais ce sont principalement les salaires qui augmentent, et qui représentent l’essentiel des coûts d’une université. À cela s’ajoutent les exigences de Bologne qui réclament davantage d’encadrement et provoquent des frais administratifs supplémentaires.»

Par Pierre Koestinger (article paru dans notre edition papier de mars 2011)