Rue de Lausanne, une zone piétonne dans un quartier historique de la ville de Fribourg. Au numéro 50, une crêperie toute particulière attire le regard. Son nom: SucréSalé. L’ambiance chaleureuse et le parfum doux n’échappent pas au passant. Par contre, ce qui reste encore peu connu de cette coopérative, sont ses importants efforts.
Fondée en 2010, la crêperie SucréSalé s’engage non seulement à utiliser des produits de la région pour favoriser le commerce local, mais aussi à soutenir une cause sociale et éthique. En effet, parmi ses objectifs, elle offre la possibilité aux personnes souffrant de handicaps psychiques, de (re)prendre pied dans la vie professionnelle et dans le marché de l’emploi, en les intégrant au sein du personnel. Des personnes bénéficiant de rente AI peuvent ainsi (ré)intégrer le monde professionnel à travers ce contrat de travail. Grâce à des activités organisées selon les exigences de chaque collaborateur, le restaurant cherche ainsi à augmenter l’estime de soi des personnes employées, et à valoriser leurs capacités en leur donnant des responsabilités de plus en plus importantes.
Les efforts de la crêperie ont été bien reconnus en 2011 quand, pendant le mois de novembre, la 7° édition du Prix Suisse de l’Ethique a récompensé son engagement dans les domaines de l’éthique, de la responsabilité sociale et du développement durable. Une reconnaissance qui, heureusement, continue. Au mois de septembre, en effet, la Fondation UBS pour le domaine social et la formation a offert un chèque de 20’000 francs à l’entreprise. « Ça va nous permettre de souffler un peu et de nous projeter dans l’avenir. Nous envisageons de créer un concept de crêperie mobile et peut-être de nous agrandir dans le courant de l’année 2013», révèle le président de la coopérative Thierry Bourquenoud, lors d’une interview avec le journal La Liberté.
Le mariage des deux goûts évoqués dans le nom du restaurant ne se réfère donc pas seulement au choix des ingrédients pour farcir les crêpes. On peut se figurer les moments « salés » et difficiles de la vie, qui peuvent vite se transformer grâce à un aide « sucrée », rendant l’existence de chacun plus heureuse et, pourquoi pas, plus appétissante à vivre.
Viola Martinelli