Décorations lumineuses, sapins impressionnants, patinoires en plein air, neige recouvrant la ville… Saint-Pétersbourg se donne un air féérique pour les fêtes de Noël. L’esprit des fêtes persiste-t-il dans la cité des tsars ou les pétersbourgeois ont-ils eux aussi cédé au consumérisme occidental?
Les Russes fêtent le Noël orthodoxe le 6 janvier, qu’ils appellent l’«anniversaire de la naissance du Christ». Leur premier jour de fête est «Novy God» – à savoir le nouvel an – qui est fêté le 31 décembre au soir, depuis le passage au calendrier grégorien lors du communisme. Après cela, un mois presque entièrement férié met la Russie «en veille » jusqu’au 31 janvier. De quoi se réjouir! Mais à quoi ressemble l’effervescence de la préparation de cette période de l’année particulière en Russie?
Le flâneur sur la perspective Nevski (artère principale de la ville) croise de nombreux passants encombrés de paquets enrubannés, les fameux cadeaux de Noël. Certains grands-parents à l’air réjoui en ont plein les bras. On s’imagine le sourire réjoui des petits-enfants le soir de Noël. Les rues sont garnies de décorations lumineuses kitsch à souhait, dans le style russe le plus flamboyant. Des sapins de plusieurs mètres de haut font le concours des boules les plus étincelantes. Si l’on s’arrête au marché de Noël où l’on trouve moufles et chaussettes en laines, poupées russes et autre artisanat typique, on peut observer un spectacle où des chants traditionnels sont entonnés respectivement par une jeune fille en costume traditionnel, un pirate et un panda… une scène insolite au charme slave absolument irrésistible qu’on ne peut observer qu’en Russie.
Si l’on ne craint pas le froid et parvient à se frayer un chemin parmi les congères jusqu’au «Park Pobedy» (Parc de la Victoire) on peut patiner jusqu’à tard le soir sur des rythmes endiablés de «popsa» (pop russe). Le patinage est une activité typique des fêtes, tout comme les tours en «troïka», petits traineaux tirés par des chevaux, qu’on peut effectuer dans les parcs en dehors de la ville. On peut aussi courir se réchauffer dans un des nombreux petits cafés de Saint-Pétersbourg, le thé y est souvent bon et peu cher. Pour les spécialistes, le café est à éviter car les Russes ne sont pas encore passés maîtres dans le domaine de l’espresso… Par contre, attention à l’addition salée dans les cafés sur la perspective Nevksi ou dans les alentours de l’Ermitage. Les prix sont parfois deux fois plus élevés qu’en Europe!
Bref, la magie de Noël règne en maître dans les rues pétersbourgeoises. Même si le consumérisme semble avoir atteint les plus nostalgiques de l’ère communiste, à en croire la foule qui se presse dans les grands centres commerciaux et autres marchés. Pourtant, les pétersbourgeois demeurent souriants et sont souvent heureux et fiers de parler au touriste curieux de leur ville et de ses traditions. De quoi casser le stéréotype du Russe froid et distant.
Audrey Molliet