Adeptes de vampires efféminés brillant au soleil passez votre chemin! «Chimères» renoue avec le vampire originel pour le plus grand plaisir des puristes et prouve efficacement que notre cinéma national ne se cantonne pas à des films introspectifs et/ou alpestres.
Après un accident lors d’un voyage en Roumanie avec sa petite amie, Alexandre se fait transfuser du sang contaminé et se transforme petit à petit en vampire sous les yeux désemparés de Livia.
Voilà pour le synopsis dont le kitsch semble définitivement assumé. Bien construit, le film se distingue par ses nombreux points de ruptures et changements de rythmes souvent inattendus. Mélangeant les scènes contemplatives et les scènes d’actions les plus débridées, «Chimères» aboutit à un film d’action tout à fait honnête et bien éloigné des superproductions hollywoodiennes.
Ici le vampire comme métaphore des pulsions bestiales/sensuelles de l’Humanité est pleinement, voire même crûment assumée. Ceci rend le film très agréable à regarder en ces temps de vampires qui se civilisent et s’humanisent.
«Chimères» semble être un hommage aux films d’épouvante fantastiques d’il y a trente ans tout en se déroulant dans un univers urbain très contemporain.
C’est dans le dosage de scènes intimistes et des scènes d’action que le film révèle tout son potentiel. Car si c’est un film de vampires tout ce qu’il y a de plus rétro, il se place sur la toile de fond des relations d’un couple qui part hors de tout contrôle.
On pourra reprocher à ce film le manque d’originalité de certains plans. Quelques scènes ayant plus leur place dans un western d’il y a un demi-siècle que dans un film contemporain usent un peu le film. Cependant le jeu des acteurs et la qualité de la photographie suffisent à mettre le spectateur dans l’ambiance.
«Chimères» réussit le pari d’être à la fois une production locale tout en ayant une trame de cinéma d’action hollywoodien. À conseiller à tous les amateurs de vampires tels qu’on en faisait avant l’apparition des «vampires romantiques» des années 2000!
Florian Mottier