Le 2 avril a eu lieu à Miséricorde une conférence-débat intitulée «Mettre en perspective le vote du 9 février pour tracer le début d’une riposte» organisée par l’association «Cercle La Brèche». Celle-ci a invité Dario Lopreno, membre du Syndicat des services publics et activistes dans la défense des droits des migrants. Ensuite s’est suivi un débat libre autour des questions soulevées par Lopreno.
D’après lui, l’initiative proposée par l’UDC visait à diminuer le nombre de salariés dans l’économie à fin de favoriser la rationalisation économique au détriment du salariat. Ceci équivaudrait donc à augmenter à terme l’exploitation du salariat pour le profit du patronat. L’UDC en jouant la carte de la xénophobie, aspirerait aussi à diviser le salariat et ainsi endiguer toute forme de résistance de leur part. Les partis de gauche pour leur part feraient de la coopération de classe en soutenant la libre circulation, également nocive au salariat. Il mettait aussi en avant l’idée que les partis de gauche et de droite seraient en coopération contre le salariat.
Le problème des étrangers serait, selon Lopreno, un faux problème. La Suisse ne nationaliserait qu’au goutte à goutte ce qui créerait de facto un grand pourcentage d’étrangers. D’après-lui, 48% des étrangers sur le sol helvétique pourrait être nationalisés immédiatement selon les critères en vigueur. Il défend l’idée que la peur des étrangers serait un «fétiche politique et économique» pour affaiblir les ouvriers en les divisant horizontalement à fin d’empêcher une lutte verticale.
Dario Lopreno s’est aussi exprimé contre Eramus+. Celui-ci, sous la forme actuelle, serait à combattre. Les bourses d’études seraient trop faibles,, provoquant ainsi un système uniquement accessible à une élite. Horizon 2020 serait aussi nocive. Ce programme favoriserait les recherches scientifiques dictées par le secteur privé et dont les résultats serviraient encore une fois que l’élite. De plus, ces recherches ne devraient pas être soutenues car elles seraient en dehors de tout contrôle démocratique.
Il a aussi dénoncé le rôle de l’UNES dans l’affaire de la suspension d’Eramus+ et Horizon 2020. Selon lui, l’UNES profiteraient des étudiants opposés à l’UDC pour faire une bataille erronée et inacceptable qui serait instrumentalisée par les hautes autorités suisses.
Il conclut que toute tentative pour empêcher l’immigration serait vaine et que la meilleure solution serait d’accepter ce phénomène et de débloquer les moyens financiers pour garantir l’intégration.
Alexandre Loretan