Ancien rédacteur en chef, Emmanuel Hänsenberger a un rapport particulier avec Spectrum.
Tellement particulier qu’il a consacré son travail de Bachelor sur les variations de thèmes dans l’histoire de ce magazine. Spectrum l’a rencontré pour une interview.

[col size= »6″]
Spectrum: Qu’est-ce qui t’as motivé à te confronter à la gamme de sujets de Spectrum ?

Emmanuel Hänsenberger: Étant donné que j’ai longtemps été actif chez Spectrum, je connaissais très bien le journal. J’ai commencé à me demander si Spectrum avait toujours été comme on le connait aujourd’hui, ou s’il a subit beaucoup de modifications depuis toutes ces années. Par chance, toutes les anciennes parutions de Spectrum sont dans nos locaux et je les ai régulièrement consultées. C’est comme ça que j’ai remarqué que le journal avait beaucoup changé au fil du temps.

Tu avais donc des centaines de vieux cahiers à parcourir dans les archives. Par où as-tu commencé ?

Je ne pouvais naturellement pas analyser toutes les éditions. J’ai analysé les parutions d’une année entière toutes les décennies. Spectrum est paru pour la première fois en 1958 ; à partir de là, je me suis penché sur les années 1960, 1970, 1980, et cetera. Il y a seulement eu des complications pour l’année 1990. Il n’y avait pas suffisamment d’articles en allemand, et comme ils représentaient le thème central de mon travail, j’ai décalé l’analyse vers l’année 1994. Je n’ai que brièvement traité le bilinguisme du journal. Il s’est avéré au fil du travail que les écarts de dix ans étaient beaucoup trop grands, étant donné que Spectrum évoluait – et évolue toujours – très rapidement. C’est presque une rédaction complètement différente qui édite le journal semestre après semestre.

Quels changements importants as-tu pu observer ?

En ce qui concerne les articles en allemand et en français, leur relation a rarement été aussi équilibrée qu’aujourd’hui. Spectrum contenait au départ des articles uniquement en allemand, puis publiait souvent presque exclusivement en français. Un autre changement marquant: beaucoup plus de femmes sont actives dans la rédaction, par rapport aux débuts du magazine. Dans les premières éditions, aucune femme n’y participait encore.

Quel était, à ton avis, le changement le plus intéressant?

Le rôle de Spectrum. C’était au début un simple journal d’informations. Plus tard, la rédaction s’est apparemment très intéressée à la politique ; les prises de position étaient publiées plus fréquemment et avec une plus grande ampleur. Spectrum ressemblait parfois presque à un journal d’opinion. La rédaction a même reçu une interdiction de publication pendant un semestre, parce qu’elle a pris pour thème l’oppression sexuelle et a imprimé un pénis géant. Par la suite, le magazine est plutôt devenu un journal à scandales pour finalement basculer vers un journal universitaire bien correct. Dans les années 2000, Spectrum avait plutôt un penchant culturel. Aujourd’hui, les thèmes sont à nouveau plus variés.

Comment expliques-tu ces variations de contenu ?

Après avoir atteint son niveau le plus bas en l’an 2000, la quantité d’articles politiques semble à nouveau augmenter. À l’époque, les apports culturels étaient plus appréciés. Ou peut-être que les thèmes culturels était tout simplement plus attrayants en tant qu’articles à rédiger. En effet, Spectrum ne représente pas les intérêts de la totalité des étudiants, la rédaction étant naturellement toujours formée par un petit groupe estudiantin. Toutes les filières universitaires sont loin d’y être représentées. Initialement, Spectrum a été fondé par des étudiants en Droit, mais aujourd’hui il est prédominé par des étudiants en médias ou en langues.

Comment considères-tu les changements permanents dans la rédaction?

L’avantage est que ces changements fréquents ont toujours apporté un coup de fraîcheur. Spectrum se transforme très rapidement, ce qui est super d’un côté, mais complique d’un autre côté le suivi d’une ligne éditoriale. C’est une force, mais aussi une faiblesse pour Spectrum.

[/col] [col size= »6″]
Spectrum: Was hat dich daran gereizt, dich mit dem Themenspektrum von Spectrum auseinanderzusetzen?

Emanuel Hänsenberger: Da ich selber lange bei Spectrum tätig war, kannte ich das Heft natürlich schon sehr gut. Mich begann zu interessieren, ob Spectrum schon immer so war, wie wir es heute kennen, oder ob es sich in all den Jahren stark verändert hat. Praktischerweise haben wir im Büro ein Archiv mit allen alten Spectrum-Ausgaben, mit dem ich mich immer wieder beschäftigt habe. Dabei habe ich festgestellt, dass sich das Heft im Laufe der Zeit sehr stark verändert hat.

Nun hattest du also ein Archiv mit hunderten von alten Heften. Wo hast du da angefangen?

Natürlich konnte ich nicht alle Ausgaben analysieren. Also habe ich Zehnerschritte gemacht, das heisst alle zehn Jahre einen Jahrgang analysiert. Spectrum erschien 1958 zum ersten Mal, von da an habe ich mich jeweils mit den runden Jahrgängen beschäftigt: 1960, 1970, und so weiter. Einzig 1990 gab es gewisse Komplikationen. Hier fanden sich nicht genug deutsche Artikel, und da diese den Schwerpunkt meiner Arbeit darstellen sollten, wich ich auf den Jahrgang 1994 aus. Die Zweisprachigkeit des Hefts habe ich nur am Rande behandelt. Im Laufe der Arbeit stellte sich dann auch heraus, dass diese Zehnerschritte eigentlich viel zu gross waren, da sich Spectrum, damals wie auch heute, sehr schnell veränderte, weil praktisch von Semester zu Semester eine komplett andere Redaktion das Heft herausgibt.

Welche grossen Veränderungen konntest du beobachten?

Was das Verhältnis zwischen deutschen und französischen Artikeln betrifft, so war es selten so ausgeglichen wie heute. Anfänglich enthielt Spectrum ausschliesslich deutsche Artikel, später dann oft fast nur französische. Eine andere markante Veränderung ist die Tatsache, dass es mittlerweile viel mehr Frauen in der Redaktion gibt als in den Anfängen der Zeitschrift. Bei den ersten Ausgaben waren noch gar keine Frauen beteiligt.

Welches war deiner Meinung nach die spannendste Veränderung?

Die Rolle von Spectrum. Zuerst war es ein reines Informationsblatt. Später war die Redaktion offenbar politisch sehr interessiert; politische Stellungnahmen wurden häufiger und in einem viel grösseren Ausmass als heute publiziert. Zeitweise erinnerte Spectrum fast an ein Parteiblatt. In den Achtzigerjahren war es sehr provokativ. Ein Semester lang erhielt die Redaktion sogar Publikationsverbot, weil sie sexuelle Unterdrückung zum Thema machte und einen riesigen Penis abdruckten. Später wurde Spectrum eher zu einem Boulevardblatt und kippte schliesslich zu einer ganz korrekten Unizeitung. 2000 war Spectrum sehr kulturlastig. Heute sind die Themen wieder etwas vielfältiger.

Wie erklärst du dir diese inhaltlichen Veränderungen?

Momentan scheint der Anteil politischer Artikel wieder zu steigen, nachdem er 2000 einen Tiefststand erreichte. Damals waren kulturelle Beiträge viel beliebter. Vielleicht schienen kulturelle Themen in diesen Jahren schlicht attraktiver für Artikel. Allerdings repräsentiert Spectrum natürlich immer nur eine kleine Gruppe von Studierenden, die die aktuelle Redaktion bilden, und nicht die Interessen der gesamten Studierendenschaft. Auch sind bei Weitem nicht alle Studiengänge in der Redaktion vertreten. Gegründet wurde Spectrum von Jusstudenten, heute überwiegen Medien- und Sprachstudenten.

Wie beurteilst du die ständigen Wechsel in der Redaktion?

Das Schöne an den häufigen Wechseln ist, dass sie stets für frischen Wind sorgen. Dadurch verändert sich Spectrum sehr schnell, was einerseits super ist, es andererseits aber schwer macht, mit dem Magazin eine gerade Linie zu verfolgen. Dies ist gleichzeitig eine Stärke aber auch eine Schwäche von Spectrum.

[/col]

Article Original de VALENTINA BERCHTOLD
Traduction de Clarisse Aeschlimann

[button link= »http://student.unifr.ch/spectrum/bilingual » size= »large » text_size= »beta » newtab= »on »]Spectrum Bilingual[/button]