Ein Gespräch mit Hansjörg Schmid, Leiter des Schweizer Zentrum für Islam und Gesellschaft der Universität Freiburg.

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Dr Hansjörg Schmid, éthicien social, est l’actuel directeur du Centre Suisse Islam et Société à l’Université de Fribourg. Depuis septembre il dirige le centre avec le théologien musulman Dr Serdar Kurnaz. Le Centre a pour but de développer la recherche, l’enseignement et la formation continue sur l’Islam et ses liens avec notre société helvétique actuelle.

Spectrum : Tout d’abord, je voudrais revenir sur la genèse du centre Islam et Société. D’où est venue l’envie de démarrer ce projet ?

H.S : Le projet est issu de longues discussions, à la fois avec la Confédération et les différentes associations musulmanes en Suisse. L’idée était de donner une place à une certaine réflexion musulmane dans une université en Suisse. Il y avait également des projets de recherche au sein du PNR 58 (Projet National de Recherche) « Collectivités religieuses, Etat et société ». Des enquêtes ont montré le besoin d’une formation continue sur l’Islam.

L’Université de Fribourg a été choisie pour ses compétences dans plusieurs domaines dont le fait que l’Université est bilingue, ce qui permet d’avoir un impact sur l’ensemble de la Suisse.

Le projet est donc parti de cette idée d’un organisme d’étude de l’Islam, en accord avec ces différentes institutions ?

Oui. Il y a deux pistes de réflexion, en lien avec le même phénomène ; la migration et la présence de Musulmans dans la société suisse, présence devenue permanente. La question se pose pour les personnes travaillant avec des personnes de confession musulmane, notamment dans le domaine de l’éducation, les services sociaux ou l’administration. L’autre but est de donner aux Musulmans en Suisse et à leurs associations une plage de dialogue, une référence, à laquelle ils n’avaient pas jusqu’ici accès dans le pays qui est le leur, à savoir la Suisse.

Quel fut l’accueil fait au centre par la presse et le grand public après avoir été annoncé officiellement ?

Dans l’ensemble, les médias étaient très favorables. Nous recevons beaucoup d’invitations de gens qui désirent se ren- seigner sur le sujet, ce qui montre que le besoin est réel. Les associations musulmanes montrent aussi un grand intérêt. Nous avons beaucoup d’inscriptions, notamment dans le domaine de la formation continue. Il y a aussi une certaine méfiance mais je pense que c’est tout-à-fait normal dans une démocratie et cela peut nous aider à clarifier ce qu’est le Centre et ce qu’il n’est pas. Au début, certains avaient l’image d’une école coranique mais ce n’est pas le but du centre. C’est un lieu de réflexion offert aux musulmans eux-mêmes et à tous les intéressés, sur l’Islam en Suisse. C’est un processus qui a toujours été fait dans un cadre interdisciplinaire à l’université.

Depuis les débuts du Centre, faites-vous face à de nouveaux défis dont vous ne vous doutiez pas au départ ?

Il y en a deux types, d’une part la formation continue qu‘offre l’université com- porte des frais. Nous voulons développer une offre de formation plus accessible par exemple pour les bénévoles. D’autre part, le débat politique continue. Je désire souligner qu’il est important pour les responsables de l’université et du Centre de continuer ce dialogue avec les responsables politiques de tous les partis.

Pour plus d’informations : www.unifr.ch/szig/fr

Le 18-19 novembre 2015 le Centre organise un congrès: « Entre mosquée, société et université – Auto-interprétation islamique en dialogue ».

Inscriptions et renseignements : szig@unifr.ch
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Dr. Hansjörg Schmid, Sozialethiker, ist der gegenwärtige Leiter des Schweizer Zentrums für Islam und Gesellschaft der Universität Freiburg. Seit diesem September hat er gemeinsam mit dem islamischen Theologen Dr. Serdar Kurnaz die Leitung des Institutes inne. Das Zentrum hat sich zum Ziel gesetzt die Forschung, das Wissen über den Islam und dessen Verbindungen zur Schweizer Gesellschaft weiterzuentwickeln und zu stärken.

Spectrum : Herr Schmid, gleich zu Beginn eine Frage zur Entstehung des Zentrums für Islam und Gesellschaft. Woher kam die Idee zur Lancierung dieses Projektes?

H.S : Dieses Projekt gründet in langen Diskussionen, einerseits mit der Bundersrat andererseits mit unterschiedlichen muslimischen Verbänden der Schweiz. Die Idee war es, an einer Schweizer Universität der Reflexion über den Islam einen gewissen Raum zu geben.
Es gab schon Forschungsprojekte von der NFP 58 (Nationales Forschungsprogramm 58) „Religionsgemeinschaften, Staat und Gesellschaft“. Diese haben die Notwendigkeit eines Fortbildungskurses über den Islam verdeutlicht.

Die Universität Freiburg wurde, aufgrund ihrer Kompetenz in unterschiedlichen Bereichen, dafür ausgewählt. Dazu gehört auch die Tatsache ihrer Zweisprachigkeit, welche es ermöglicht die gesamte Schweiz anzusprechen.

Entstand die Idee eines Forschungsinstituts über den Islam also im Einvernehmen mit weiteren Institutionen?

Ja. Es gibt zwei Überlegungen, die beide mit demselben Phänomen in Verbindung stehen: Die Migration und die anhaltende Anwesenheit der Muslime in der Schweizer Gesellschaft. Die Frage stellt sich für die Personen, welche mit Muslimen zusammenarbeiten, nicht zuletzt im Bereich der Bildung, der Sozialarbeit oder der Administration. Die andere Absicht dahinter war den Muslimen in der Schweiz und ihren Verbänden eine Plattform für den Dialog zu bieten, welche sie bis anhin in ihrem Land, der Schweiz, nicht vorfinden.

Was war die Reaktion der Presse und der breiten Öffentlichkeit, nachdem die Neuigkeit veröffentlicht wurde?

Im Grossen und Ganzen waren die Medien sehr positiv. Wir erhalten viele Anfragen von Personen, die gerne über das Thema berichten würden. Dies zeigt, dass das Bedürfnis nach einem Zentrum real ist. Auch die muslimischen Verbände und Vereine zeigen grosses Interesse. Wir haben viele Anmeldungen, besonders im Bereich von Weiterbildungen.

Es gibt auch ein gewisses Misstrauen, aber ich denke, dass dies durchaus normal ist in einer Demokratie. Wir haben somit auch die Chance zu zeigen, was dieses Zentrum genau ist und was eben auch nicht. Es ist ein Ort der Reflexion für die Muslime und für alle, die an der Thematik Islam in der Schweiz interessiert sind. Denn auch hinter der Realisation des Projekts steht eine interdisziplinäres Kader der Universität.

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Von Guillaume Babey, übersetzt von Simone Frey und Nina Graf

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