Le mois de février est souvent considéré à Fribourg comme une période creuse en termes de manifestations culturelles, à l’exception du traditionnel carnaval de la Basse-Ville. Pourtant, il existe depuis 6 ans un festival qui a su profiter du relatif calme culturel de février pour s’implanter et offrir une programmation de qualité.

Le mot d’ordre est « énergie » !Affiche_Goulag-2016-01 (1)

Le Festival Goulag tient son nom un brin provocateur de son lieu de production, à savoir le parking extérieur près d’Emmaüs à la pisciculture, faisant fi du froid et des intempéries. L’équipe du festival est consciente que l’emplacement du festival peut paraître problématique pour les moins courageux et propose ainsi des navettes TPF gratuites, en plus de boissons et nourritures produites par des commerçants régionaux.
Et comme d’habitude, les concerts du Goulag sont gratuits.

Le festival fut fondé par Xavier Meyer en 2010, alors en fin d’études. Parti d’un budget très modeste, partiellement financé par l’AGEF, le festival a très vite su fidéliser un public fidèle et nombreux. Le soutien financier au festival est de nos jours versé par la municipalité mais le profit ne semble pas être le soucis majeur du comité du festival, vivant chaque édition l’une après l’autre.

20150710_PALKOMUSKI_byVeroHoegger

Le festival a toujours eu un penchant pour la musique gitane et le punk rock mais depuis deux ans, la programmation s’est diversifiée. On peut le constater avec la présence cette année du groupe de Hip-Hop Murmures Barbares. Leurs textes incisifs et leur présence électrisante sur scène s’inscrivent pourtant parfaitement dans la tradition du festival. Leur participation n’est pas innocente car en tant que groupe fribourgeois, ils servent l’un des grands buts du festival ; de promouvoir les artistes du canton. L’esprit punk et le style gitan ne sont pas oubliés comme en témoigne l’autre tête d’affiche de cette édition 2016 ; Palko !Muski qui mêle la musique gitane et le rock provocateur. Si ces groupes sont présents à l’édition de cette année, c’est notamment grâce au chargé de communication et co-programmateur Eduardo Mendez. Musicien lui-même, il est familier avec le milieu.

De plus, lorsque il travaillait pour Unimix, il a pu rencontrer les artistes qui figurent cette année au festival. La volonté de soutenir les productions locales et les concerts gratuits est comme un pied de nez au circuit des manifestations culturelles subventionnées, dans une époque où le coût de la culture est un vrai sujet de débat. A l’image du nom du festival, le second degré et la liberté de ton sont les maîtres. Pour Eduardo, s’il fallait résumer le Goulag en trois mots, ce serait sans hésiter « Punk, Vodka, Cornichons » !

Guillaume Babey

Festival Le GoulagMurmures Barbares 4
Samedi 27 Février 2016
Place de la pisciculture - Fribourg
ENTREE GRATUITE