Les années 80 sont des années politiquement riches dans le monde entier, à commencer par les politiques libérales menées aux USA par Reagan et au Royaume-Uni par Thatcher, puis la « génération Mitterrand » en France, et enfin la chute du mur de Berlin en 1989. Mais les décisions politiques ne survivent rarement à leur temps. Ce qui n’est pas le cas de certains artistes qui sont devenus durant les « eighties » des stars intemporelles de la musique. Il s’agit notamment de Prince ou encore de Michael Jackson, avec la sortie de son album Thriller.
Des évènements moins réjouissants, comme la catastrophe nucléaire de Tchernobyl en 1986 ou les représailles violentes du gouvernements chinois face à des manifestations pacifiques d’étudiants sur la place Tian’anmen à Pékin ont également marqué cette décennie.
Quant au journal Spectrum, quels étaient les thèmes abordés par les étudiants journalistes ?
[quote text_size= »small »]… des manifestations xénophobes ont lieu …
[/quote]La couverture du magazine de 1984 titre de façon provoquante « Réfugiés : Bostryches à Fribourg ? ». Cette thématique, tant actuelle, peut nous rappeler à quel point la question des réfugiés traverse les années. Mais à l’époque les mots employés sont forts : on peut lire dans l’article que « Fribourg dégage des relents racistes » ou encore que des « manifestations xénophobes » ont lieu. Peut-être serait-il temps aujourd’hui d’utiliser à nouveau de tels mots lorsqu’on évoque ces problèmes afin de choquer certains esprits certes, mais également d’alerter les citoyens sur la gravité de cette crise migratoire qui se déroule aux portes de l’Europe.
Dans ce même numéro, les bourses d’étude font aussi débat et là encore, cette problématique semble perdurer.
En mars 1985, c’est l’actualité de FRI-SON qui occupe la section « culture » du journal estudiantin. En effet, c’est durant cette année que FRI-SON s’installe définitivement à la Rue de l’Industrie, dans les locaux qu’on lui connait aujourd’hui. A l’époque déjà, le club fribourgeois offrait une musique alternative à celle des salles de concert habituelles et enjouait les habitants de notre chère ville. A nouveau, le déplacement de FRI-SON a fait débat en 2015 et cela se prolongera certainement durant cette année.
Le vent de protestation internationale qui marque l’année 1989 s’est également fait ressentir dans les rangs de l’Université de Fribourg, à en croire le numéro de mars de cette année-là. En effet, les étudiants en Travail Social ont à l’époque manifesté devant le rectorat pour se plaindre des conditions dans lesquelles ils devaient travailler. Il lui était notamment reproché le manque d’effectif : en effet, la faculté employait un seul professeur pour 210 étudiants ce qui rendait l’ambiance de travail insoutenable.
Dans ce même numéro, un article est dédié à l’artiste dadaïste allemand Max Ersnt. Cela tombe bien car en 2016, la ville de Zurich fête ses cent ans de Dada, mouvement qui est né au sein des murs du Cabaret Voltaire. Des soirées thématiques, des manifestations, des expositions ainsi que des performances seront organisées par la ville pour célébrer ce centenaire.
A noter finalement que les numéros de Spectrum des années 80 sont rédigés en bilingue, allemand-français et que la description du journal sur la page de titre est également traduite en… italien. Bel effort pour nos ami(e)s tessinois(es) !
Julie Bruelhart
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