4 Juillet
Film hongkongais, il inclut des péripéties à effet papillon typiquement extrême-orientales. L’histoire est alimentée par un dosage équilibré d’humour corsé ainsi que par des rebondissements qui semblent absurdes et insoluble au premier abord, mais qui finissent toujours par trouver leur utilité. Seul les quelques notes de romance paraissent un peu trop forcées et ralentissent l’intrigue.
Un travail sur des couleurs saturées et des lumières néon pourvoit ce long-métrage d’une atmosphère irréelle ; tantôt chaleureuse, tantôt glaciale. La musique toute à fait inappropriée aux situations fournit davantage de ridicule et d’extravagance au récit. Ces partis pris stylistiques ont beau faire distancer le spectateur de la trame, n’empêche que la mise en scène magistrale et les retournements de situation continus tiennent le spectateur en haleine et le rendent pour le moment aveugle aux raccourcis et incohérences scénaristiques.
New Cinema From Asia
Yan Qing, CN, 2016, 96’, peppered film noir
À plusieurs niveaux de lecture, ce long-métrage dispose d’une intrigue qui se développe autant par ses actions et dialogues que par sa colorimétrie et sa musique. Cette dernière est d’ailleurs très présente au long du film: sur 89 minutes de film, 72 comportent une bande-son dont la qualité est proche d’un Bernhard Herrmann. Des éléments lynchiens et hitchcockiens y sont clairement identifiables, mais ont été traité de façon à ce que quelque chose de nouveau en émane. Le jeu d’acteur est particulièrement bien maîtrisé par l’antagoniste, qui exécute une performance inquiétante et proche du diabolique.
Los Parecidos ou The Similars est le second film d’Isaac Ezban, un talent émergent du cinéma mexicain qui nous a fait l’honneur de sa présence au NIFFF. Il nous livre ici une œuvre très personnelle, où la limite entre étrangeté et ridicule est très fine. Un must à découvrir sitôt qu’il est disponible!
International Competition
Isaac Ezban, MX, 2015, 89’, retro futuristic mindfuck
Ce film presqu’intégralement en noir et blanc est doté de symbolisme à outrance et de musique classique amplifiée synthétiquement. Rappelant Kubrick pour ces partis-pris formels, il aborde la thématique de l’excès maladif en milieu urbain : drogue, sexe et pressions causées par une profession à l’éthique douteuse. Au fur et à mesure que le protagoniste sombre dans un cercle vicieux, le spectateur a de moins en moins d’empathie pour lui. Mais malgré l’aspect sinistre et dérangeant de ce long-métrage, Creative Control contient des éléments optimistes et a parfois même des moments humoristiques.
Les amateurs de Kubrick seront enthousiasmé de découvrir cette œuvre sensorielle et profonde.