4 Juillet

Chongqing Hot Pot
Des amis d’enfance devenus propriétaires d’un restaurant souterrain décident de l’élargir en creusant autour. Ce faisant, ils ne se seraient jamais doutés de tomber sur la chambre-forte d’une banque et que par cet incident, les ennuis n’allaient pas tarder à leur tomber dessus.

chongqing-hot-potFilm hongkongais, il inclut des péripéties à effet papillon typiquement extrême-orientales. L’histoire est alimentée par un dosage équilibré d’humour corsé ainsi que par des rebondissements qui semblent absurdes et insoluble au premier abord, mais qui finissent toujours par trouver leur utilité. Seul les quelques notes de romance paraissent un peu trop forcées et ralentissent l’intrigue.

Un travail sur des couleurs saturées et des lumières néon pourvoit ce long-métrage d’une atmosphère irréelle ; tantôt chaleureuse, tantôt glaciale. La musique toute à fait inappropriée aux situations fournit davantage de ridicule et d’extravagance au récit. Ces partis pris stylistiques ont beau faire distancer le spectateur de la trame, n’empêche que la mise en scène magistrale et les retournements de situation continus tiennent le spectateur en haleine et le rendent pour le moment aveugle aux raccourcis et incohérences scénaristiques.

New Cinema From Asia
Yan Qing, CN, 2016, 96’, peppered film noir


Los Parecidos
Sous un orage anormalement violent, des voyageurs en direction de Mexico City se sont réfugiés dans une station de bus pendant la nuit. Fixés sur leurs propres problèmes, ils ne s’aperçoivent pas comment une menace venue d’ailleurs prend lentement forme. Ce huis-clos est une déclaration d’amour aux films de science-fiction des années 1950-1960 et a tout en lui pour devenir lui-même un classique du genre.

Los ParecidosÀ plusieurs niveaux de lecture, ce long-métrage dispose d’une intrigue qui se développe autant par ses actions et dialogues que par sa colorimétrie et sa musique. Cette dernière est d’ailleurs très présente au long du film: sur 89 minutes de film, 72 comportent une bande-son dont la qualité est proche d’un Bernhard Herrmann. Des éléments lynchiens et hitchcockiens y sont clairement identifiables, mais ont été traité de façon à ce que quelque chose de nouveau en émane. Le jeu d’acteur est particulièrement bien maîtrisé par l’antagoniste, qui exécute une performance inquiétante et proche du diabolique.

Los Parecidos ou The Similars est le second film d’Isaac Ezban, un talent émergent du cinéma mexicain qui nous a fait l’honneur de sa présence au NIFFF. Il nous livre ici une œuvre très personnelle, où la limite entre étrangeté et ridicule est très fine. Un must à découvrir sitôt qu’il est disponible!

International Competition
Isaac Ezban, MX, 2015, 89’, retro futuristic mindfuck


Creative Control
Dans un futur proche, mais terne, les lunettes de réalité augmentée « Augmenta » feront leur apparition et révolutionneront la vie de leurs porteurs. Le protagoniste chargé de conduire une campagne de communication autour de cet accessoire, dont le potentiel créatif n’a pas encore été délimité, l’utilise pour laisser libre cours à ses pulsions.

04-creative-control.w529.h352Ce film presqu’intégralement en noir et blanc est doté de symbolisme à outrance et de musique classique amplifiée synthétiquement. Rappelant Kubrick pour ces partis-pris formels, il aborde la thématique de l’excès maladif en milieu urbain : drogue, sexe et pressions causées par une profession à l’éthique douteuse. Au fur et à mesure que le protagoniste sombre dans un cercle vicieux, le spectateur a de moins en moins d’empathie pour lui. Mais malgré l’aspect sinistre et dérangeant de ce long-métrage, Creative Control contient des éléments optimistes et a parfois même des moments humoristiques.

Les amateurs de Kubrick seront enthousiasmé de découvrir cette œuvre sensorielle et profonde.

International Competition
Benjamin Dickinson, US, 2015, 97’, science fiction – digital romance


Clarisse Aeschlimann