Chroniques de Locarno : Episode IV

Nous avons rencontré la comédienne du court-métrage « Les Dauphines » de Juliette Klinke, l’histoire d’une mère qui inscrit sa fille à un concours de jeunes miss. Le film concourait dans la sélection nationale des courts-métrages.

Spectrum : Peux-tu nous faire un petit résumé de ton parcours ?

Evelyne Demaude : J’ai d’abord fait la formation en interprétation à l’Institut des Arts de Diffusion (IAD) à Louvain-la-Neuve, la même école que la réalisatrice des Dauphines Juliette Klinke. Ensuite, j’ai fait un an dans une école de comédie musicale à Londres. Puis je suis revenue en Belgique et je suis entrée à LASSAAD, où j’ai pratiqué des cours de théâtre avec la méthode Jacques Lecoq, pendant deux ans. Puis j’ai reçu une bourse pour aller faire de la danse au Broadway Dance Center à New York pendant deux ans. Ensuite, je suis revenue sur Bruxelles, j’ai fait plusieurs spectacles avec différentes compagnies, quelques cabarets, j’ai participé à plusieurs courts-métrages et j’ai aussi eu un petit rôle dans le long-métrage belge Dikkenek  de Olivier Van Hoofstadt.

Est-ce qu’il y a des différences par rapport au tournage d’un long-métrage ?

Les longs-métrages c’est une grosse équipe, du gros matos, des gens partout dans tous les sens. En général, pour les courts-métrages c’est une plus petite équipe. Pendant le tournage de Dauphines il y avait une ambiance sympa, tout le monde était assez solidaire et à l’écoute. Les long-métrages c’est différent. J’ai été en régisseuse dans le film JCVD (Jean-Claude Van Damme, ndlr), une grosse production où tout était très hiérarchisé. Benoît Poelvoorde l’explique dans une des vidéos des « Caméras subjectives » : c’est une différence entre la France et la Belgique, un gros tournage belge va être beaucoup plus relax, avec moins d’intermédiaires entre les différents intervenants.

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Comment s’est passé le tournage des Dauphines, qu’est-ce qui t’as marqué ?

Il y avait un bon feeling entre les filles et moi et ce depuis le casting où on avait fait quelques impros ensemble. Et puis c’est la première fois qu’on me faisait confiance dans un rôle plus sérieux que comique. Quand on a tourné la dernière scène du film, j’ai réussi à émouvoir l’équipe du tournage et ça m’a fait plaisir, c’était un moment intense.

Y a-t-il beaucoup de différences entre le tournage et le résultat final du film ?

Oui forcement, ça fait bizarre, on a le scénario en tête, on est curieux de voir toutes les scènes qu’on a tournées. Nous on est là pour jouer le tout, ensuite c’est au réalisateur et au monteur de créer le film avec ce dont ils ont besoin et bien entendu certaines scènes sont supprimées. Juliette voulait aller à l’essentiel mais je trouve qu’ajouter une minute ou deux pour montrer comment la mère galère, ça n’aurait pas dérangé. Dans une scène qui a été supprimée, elle appelait une amie pour dormir chez elle, je l’aurais peut-être laissée parce que ça prend un autre sens, on n’installe pas le personnage de la même manière, même si l’histoire reste la même.

Tu étais déjà venue à Locarno ?

Non jamais c’était la première fois, c’était super beau. J’avais présenté une parodie de western intitulé Pour une poignée de mollard  au festival « Courts mais Trash » à Bruxelles mais c’était différent, plus pour le fun.

Propos recueillis par Coralie Gil