Tous les étudiant-e-s de troisième année en politiques sociales et travail social prennent la parole et dénoncent des dysfonctionnements dans leur chaire. Voici leur

« Au commencement était la parole »

La chaire de politiques sociales et travail social de l’Université de Fribourg accuse depuis plusieurs années des problèmes de structure, de communication et de transparence. Si la petitesse de la chaire offre bien des avantages de par sa liberté, elle essuie aussi des problèmes conséquents qui n’intéressent que peu le reste de la faculté.

Une structure déstructurante et déstructurée

Il existe, dans une contrée éloignée du royaume fribourgeois, un château à l’abri des regards. Pendant que le peuple de la chaire de politiques sociales et travail social se concentre sur ses tâches, y sont prises des décisions non sans conséquence pour lui. Des décisions pas toujours comprises par les masses laborieuses, les étudiants. Ces derniers, sont prises entre deux feux : apprendre ou subir ? Alors même que les relations fonctionnelles, organisationnelles et hiérarchiques entre les rois, les sujets et autres éléments n’existent pas. C’est donc un épais brouillard qui étouffe le Château de Sainte-Agnès.

Communication

Dans cette chaire, la communication se fait au rythme des ouï-dire et des bruits de couloir. Un exemple : la scission entre notre chaire et celle de Sociologie. Sans doute perçue comme sans importance, l’information n’a jamais été transmise aux étudiants. Ce manque de communication péjore sans conteste le parcours des étudiants. Une pensée pour nos quelques collègues qui ont vu leur Bachelor être prolongé d’une année. Un imprévu expliqué par le fait que certains cours ne sont dispensés qu’une année sur deux. L’information est évidemment arrivée trop tard à leurs oreilles.

Mais il y a aussi ceux qui ont dû s’infliger des semestres à 45 crédits, histoire de s’assurer un Bachelor en trois ans. Ou les malheureux, contraints de changer de cours après un mois de leçons, la faute à un « quiproquo » au sein du programme d’études. Derrière cette communication se cachent des enjeux de pouvoir, en plus d’une pincée de manque d’organisation. Mais quid du bien-être de l’étudiant ? A moins que les conflits d’ego de grands messieurs et de grandes mesdames ne soient prioritaires ?

Reste que le déficit de communication ne se limite pas à la relation chaire-élèves. Celle entre professeurs éprouve de véritables fractures. Nous sommes certes de lointains voisins, mais nous créchons tous sous le même toit. Donald Trump n’a pas bâti de mur entre les facultés de Sociologie et de politiques sociales et travail social, ni entre les germanophones et les francophones. Pourtant, la clôture est bel et bien présente dans l’imaginaire collectif.

Transparence

Tel Yahvé dans son royaume incommensurable, nos rois règnent et décident. Après trois ans à errer dans cette chaire, nous ne comprenons toujours pas (voire de moins en moins) qui décide quoi et comment. Les informations sont centralisées et privatisées, la secrétaire s’occupant de faire passer le mot entre Yahvé et nous. Nous sommes entre 15 et 30 par volée et la communication se fait avec une si grande difficulté ! Repérer les dysfonctionnements relève de l’insurmontable. Forcément, le fautif n’est jamais autre que le voisin…

Finalement, étudier dans une chaire minuscule a autant d’avantages que d’inconvénients. Nos enseignements sont souvent de qualité et autorisent les longs échanges. Les dysfonctionnements sont en revanche ignorés. Et comment contrer l’ennemi lorsqu’il n’est même pas identifié ? Mais nous ne désespérons pas. Nous avons redynamisé la Fachschaft francophone. Nous avons créé un conseil de faculté. Volée après volée, les étudiants se mobilisent et la lutte continue.

Etudiants de toutes chaires et facultés, il est venu le temps de se dresser face aux injustices. Le pouvoir n’appartient pas aux rois !

La volée révoltée de troisième année