Durant la période des fêtes, hormis les examens universitaires, l’excitation et la joie, sans oublier diners, cadeaux, bisous et parfois la neige rendent ces derniers jours de l’an spécialement joyeux. Un journaliste romand n’a cependant pas vu ces quelques semaines du même œil.
Celui-ci a préféré nous faire la morale une toute dernière fois avant la nouvelle année, bien enfoncé dans sa chaise de bureau. C’est ainsi que « Le Temps » publiait une chronique ridiculisant les étudiants de l’Université de Genève qui s’étaient mobilisés le 7 décembre dernier pour dénoncer la hausse des taxes d’inscription imposée par leur rectorat. Le journaliste les traitait alors de « petits bourgeois » ! Comme si descendre dans la rue autre que pour dénoncer la faim dans le monde ou les guerres au Proche-Orient, pour ne citer que les pires, n’était pas justifiable ! Comme s’il existait une certaine « hiérarchie » des sujets pour lesquels nous avons le droit ou non de manifester. Car si les étudiants en Suisse restent certes privilégiés, c’était bien contre le principe que s’offusquaient ceux de l’Université genevoise, qu’importe le montant de la taxe. Si le journaliste assure dans la suite de son article qu’aucun livre d’histoire ne traitera de cet épisode « au combien héroïque » dans ces pages (quelle jugeote !), il se peut cependant que les manuels scolaires abordent la disparition des quotidiens et journaux suisse-romands.
Il ne reste donc plus qu’à espérer pour ce journaliste que Ringier n’imite pas son grand frère Tamedia, en obligeant par exemple le quotidien lémanique à licencier quelques collaborateurs. Car soyez certains que dans ce cas, et si ce cher Monsieur se retrouvait lui aussi dans la rue pour manifester comme ces ingrats étudiants genevois, je tiens le pari qu’il ne prendra pas le temps d’en écrire une chronique. L’article en question disponible ici.
(Tribune rédigée le 12 janvier)