Dans le cadre du festival des Georges, j’ai eu honneur de converser dans les backstages avec l’Impératrice, représentée par ses 3 membres : Charles et Hagni au clavier, Flore au chant. Retour sur ce moment très particulier.

Interprétation libre du personnage de l’impératrice par Jean Briod.

Comment avez-vous choisi votre style musical ?

(Charles) J’avais une absence de connaissances techniques au début, mais la musique est venue spontanément, comme une traduction de mes émotions. Je voulais montrer ce que je ressentais, c’est pourquoi refléter mon âme et ce style musical a finalement surgi naturellement. J’avais envie de faire un truc « cinématographique »… Plus tard, les autres musicien·ne·s m’ont rejoint et on a pu faire coïncider les envies de chacun·e·s.

(Hagni) Personnellement, j’écoutais les compositions de Charles depuis un moment déjà avant de rejoindre le groupe. J’ai toujours eu un crush sur ses mélodies. Je viens d’un background de musique classique et j’ai facilement fait la transition avec ma maîtrise du clavier.

Vous nous parlez de cinématographie…pour quel film auriez-vous rêvé de produire une bande originale ?  

(Charles) Il y en a beaucoup ! J’adore le travail de John Williams pour Spielberg, Herrmann pour Hitchcock et tout particulièrement Ennio Morricone dans « Il était une fois dans l’ouest ». Idéalement, je voudrais faire une bande son pour chaque personnage, comme il le fait dans ce film-là… Pour l’anecdote, à douze ans, je suis tombé amoureux de Claudia Cardinale en grande partie grâce à son thème musical !

Votre musique est-elle en quelque sorte la bande son du personnage de l’Impératrice ?  

(Flore) On peut le voir comme cela, mais avant tout, l’Impératrice c’est nous 6. Lorsque l’on m’a demandé de chanter avec le groupe, je ne me suis pas vue comme celle qui allait incarner l’Impératrice, car ce n’était et ce n’est simplement pas le cas.

Quel est votre rapport à la technologie ?

(Charles) On est des nostalgiques, on travaille avec des instruments à l’ancienne… C’est vrai qu’on utilise des ordinateurs mais on a vraiment une grosse nostalgie des années 70 et 90. Entre deux il y a eu pas mal de choses bizarres en techno, je ne veux pas les citer, mais aussi toute une scène qui s’est développée… Bref, nous on fait de la musique pop, et on est à la recherche de la beauté.

Les mots ont-ils une place particulière dans votre musique ?

(Flore) Les mots ne sont pas là pour leur sens mais pour servir le groove, la musicalité et la composition. On ne fait pas dans la politique, notre musique c’est de la pure esthétique.

(Hagni) D’ailleurs, c’est certainement cela qui nous aide à toucher un public étranger !

Comment définiriez-vous la french touch ?

(Charles) C’est l’harmonie, cette liaison entre deux éléments contraires, une volonté d’atteindre les gens. C’est une émotion poétique que l’on recherche. C’est quelque chose que l’on retrouve dans la musique française : certains morceaux me donnent à la fois envie de danser et de retomber amoureux.

(Flore) Peut-être que la mélancolie est typiquement française en fin de compte ?

Pour en savoir plus: L’Impératrice sur YouTube

Crédit illustration: Jean Briod