Récemment invitée à l’Université de Fribourg, la célèbre écrivaine Chimamanda Ngozi Adichie analyse finement les problèmes de domination raciste et sexiste. Interview-vidéo exclusive !
Adoubée docteure honoris causa de l’Université de Fribourg, Chimamanda Ngozie Adichie donne une conférence dans l’Aula Magna. Née le 15 septembre 1977 au Nigéria, cette écrivaine vit entre Lagos et Washington. Elle a entre autres écrit Purple Hibiscus, Half of a Yellow Sun, The Thing around your Neck, Americanah, We should all be feminists, des œuvres éminemment reconnues aujourd’hui.
Elle a également mené plusieurs TED Talk dans lesquels elle parle de la manière dont on peut contrebalancer les discriminations sexistes et racistes grâce au « storytelling », c’est-à-dire le partage des expériences individuelles.
Tantôt drôle, tantôt grave, mais toujours franche, Chimamanda Ngozi Adichie décrit ses expériences de femme noire dans un monde qui cherche continuellement à la dominer en raison de ses origines et de son genre.
Interview exclusive pour Spectrum
Chimamanda Ngozie Adichie: « Being racist doesn’t mean you’re a monster »
On vit dans un monde où tout le monde s’accorde à dire que le racisme existe alors que personne n’admet être soi-même raciste. Alors d’où provient le racisme, si personne n’en prend la responsabilité ? Être raciste, ça ne fait pas de soi un monstre : cela signifie que l’on renforce le système d’oppression des minorités.
Les personnes migrantes sont encore souvent vues comme des ennemies par une partie de la société. Or le problème vient souvent non pas d’un manque de volonté d’adaptation des migrant·e·s, mais bien d’un sentiment de rejet dont ils·elles font l’objet et qui les propulse dans un mal-être social.
Chimamanda Ngozie Adichie: « The danger of a single story »
Si je m’investis dans la littérature, c’est parce que j’ai l’intime conviction que c’est la meilleure manière d’humaniser les gens. Raconter sa propre histoire et écouter les histoires des autres, cela nous force collectivement à voir au-delà des stéréotypes.
Quand tu libères la parole des personnes oppressées, tu pousses les gens à s’intéresser à leurs problèmes. C’est comme cela qu’on finit par changer la société dans son ensemble. Je crois profondément que la connaissance est la clé du changement sociale.
Crédit photos: ©Thomas Delley