Voyage » L’annonce du report des examens pèse encore, celle de la situation sanitaire aussi. Fuite à Zermatt en petit comité.

« Qui pour une randonnée à Zermatt ? », a-t-on demandé dans le groupe. Avec le semestre qui traîne en longueur et qui peine à réellement se terminer, je saute sur l’occasion. Je n’y suis jamais allée et n’ai jamais marché dans ce coin-là…de quoi essuyer (un peu) l’amertume de mes vacances annulées. Je n’ai plus l’habitude des vraies sorties et j’ai oublié la moitié de mes affaires, mais on est parti, petit quatuor déterminé.

Au cœur des Gorges de la Gorner – Crédit photo : Jean-Luc Dutly

La pente terreuse monte en douceur, longe la falaise et nous mène au pied d’un escalier. Le panneau affiche « Gorges de la Gorner ». L’eau fait un tumulte joyeux en contrebas. Le bois craque sous nos pieds. L’air est frais. C’est un été encore timide qui clôture le printemps qu’on n’a pas vu passer. La gorge s’étire en longueur et l’eau résonne contre la roche. C’est joli, bleuté et verdoyant. Agréable à parcourir en silence. On s’est installé·e·s dans l’herbe, en haut, en sortant de la gorge. On aurait presque pu voir quelques sommets si le ciel gris n’enfumait pas tout relief à perte de vue. De temps à autre, un rayon de soleil perce les nuages ; la température oscille entre cuisante et presque trop froide. Le paysage s’étire, très beau malgré le temps incertain. Un arbre semble perdre de la sève – mais non, juste le cadeau d’un oiseau. Quel renouement agréable avec la nature !

On mange sur place et on repart. C’est joli, oui, jusqu’à ce que je voie la route à la sortie du virage. « Pas trop de dénivelé ? » je demande, histoire de reprendre l’habitude tranquillement. Le chemin monte à pic dans la forêt. Mon pote se marre à côté, moi, je rigole un peu moins. Il n’a pas contrôlé le parcours.  Heureusement, le chemin se calme par la suite…mais le lendemain c’est bien pire : merci les potes !