Des étudiant·e·s du département de Français ont monté une exposition qui sera ouverte au public dès ce 12 mai, après avoir été reportée à cause de la situation sanitaire.

Il y a une année, sept étudiant·e·s décident de suivre un séminaire de Master dirigé par Claude Bourqui et se voient proposer un projet ambitieux : mettre sur pied une exposition en une année universitaire, en collaborant avec les ami·e·s de la BCU représenté·e·s par Simone de Reyff. Le projet, pensé par Claude Bourqui et Simone de Reyff, consiste en la mise en valeur d’une donation faite en 2004 par les bibliothèques anciennes des couvents des Capucins de Fribourg, Bulle et Romont. Ces sept étudiant·e·s forment donc rapidement un comité chargé de sélectionner dans ce catalogue de 15’000 ouvrages un échantillon susceptible de représenter partiellement la collection et capable de donner un avant-goût de la richesse qu’il reste à y découvrir. L’exposition est conjointement financée par les ami·e·s de la BCU et le Département de Français, et soutenue matériellement par la BCU qui a mis à dispositions les supports techniques nécessaires.

Crédits: Brian Dettmer.

La collection des Capucins est majoritairement religieuse, mais elle est tout de même complétée d’un important corpus profane incluant des livres de sciences naturelles, de médecine, et même quelques livres « interdits », reflet des époques traversées par la bibliothèque. Les étudiant·e·s se sont donc posé la question suivante : que nous apprennent ces ouvrages sur notre relation au savoir ? La réponse est placée sous le signe de la Mémoire mais également sous celui, moins prévisible, de l’Espace, toute bibliothèque supposant en effet une disposition plus ou moins explicite qui organise les disciplines qu’elle abrite. En arpenter les rayons, c’est se déplacer dans un système de repérages duquel naît une cartographie, étonnante et instable.

Dans ce fond, différents ouvrages ont été sélectionnés et seront présentés, comme La Chine du jésuite Athanasius Kircher qui a été traduite en français, trois ans après sa parution en latin (1667) et représente l’esprit des Lumières, ou encore l’Histoire des deux Indes de l’abbé Raynal qui constitue une remise en cause de la prépondérance européenne à travers une dénonciation de l’esclavagisme. De même, on peut y découvrir des ouvrages de médecine révélant l’intérêt des Capucins à soigner aussi bien les âmes que les corps.

L’exposition est organisée à la façon d’un parcours didactique qui se veut suggestif : c’est une invitation à penser. Chaque ouvrage a en réalité fait l’objet d’une recherche scientifique désireuse de mettre en lumière les enjeux qui peuvent se profiler derrière un simple titre. Et c’est ainsi que s’est construite une architecture raisonnée qui reflète l’image multipliée de notre propre rapport aux livres, que le·la visiteur·euse pourra découvrir du 19 mai au 12 juin au couvent des Cordeliers (Rue de Morat 6-8).

Crédits: Raphael Oriol.

L’exposition ayant été reportée à plusieurs reprises à cause de la situation sanitaire, le comité a également décidé de produire un véritable catalogue d’exposition de 180 pages, richement illustré et complété de contributions de chercheur·e·s ayant travaillé sur le fond. Édité conjointement par les PLF et la BCU, ce livre sortira le 12 mai et accompagnera l’ouverture au public de l’exposition.