Ça match en politique !
La Ch+ App permet une meilleure connaissance et accessibilité entre le monde politique et les (jeunes) citoyen.ne.s. La rédaction de Spectrum a donc pu interviewer Sophie Walker, chargée de projet au sein de la PROJEKT CH+ Team.
Le PROJEKT CH+ est un projet collaboratif basé sur la recherche dans lequel des jeunes co-développent des outils modernes d’aide au vote jusqu’aux élections fédérales de 2023.
La CH+ App permet de découvrir les candidats qui te ressemblent le plus, un peu comme la plateforme Tinder. Il y a différentes fonctions suivant les étapes. Elles permettent finalement de dresser la liste personnelle et idéale de chaque utilisateur.trice.
Spectrum : Pourquoi faire un jeu sur la démocratie ?
Sophie Walker : Dans le cadre de mes études, j’ai pu apprendre le « game design » et, à titre personnel, je me posais souvent la question de comment faire en sorte que l’électorat jeune s’intéresse plus à la démocratie. C’est donc ainsi que j’ai choisi une approche ludique pour cette application.
SP : D’où vient une pareille idée ?
SW : J’ai pu faire un voyage au Sri Lanka dans un moment charnière dans ce pays. Après une guerre civile impitoyable et une période de régime autoritaire, le pays entrait dans une démocratie renforcée. Déjà là-bas, nous avions réfléchi à la manière dont les médias numériques pourraient être utilisés comme canaux pour mettre en relation les candidats politiques au nouveau parlement et la population.
SP : En quoi consiste l’objectif principal de l’application CH+ ?
SW : Comme dit précédemment, nous souhaitons que les jeunes votent et comprennent mieux les institutions et le personnel engagé en politique. Malheureusement, le fait de lire des brochures et des livrets postaux n’est plus vraiment de notre temps pour la majorité des jeunes. Puisque les appareils mobiles sont désormais omniprésents dans nos vies, cela doit être principalement sur ceux-ci même que la politique doit se révéler et interagir avec le peuple.
De plus, dans cette optique, nous collaborons avec Smartvote.ch pour avoir un éventail complet d’opinions politiques.
SP : Vous avez opté pour un design à la « Tinder ». C’est un peu osé pour de la politique ?
SW : Il est parfois louable de rendre la politique moderne et attirante. La mise en situation de jugement telle que le permet « Tinder » ou d’autres applications du genre permet à l’utilisateur d’effectuer le pouvoir premier d’un.ne citoyen.ne en démocratie : un choix souverain.
Quand une personne match et élit un profil, elle ressent un peu de ce pouvoir.
SP : Est-ce que le monde politique se prête au jeu ?
SW : Comme attendu, les sections jeunes des partis adorent le concept. Plus surprenant, des personnes politiques « plus mûres » et de tous horizons apprécient l’artefact et expriment de bonnes suggestions d’amélioration.
SP : Avez-vous des idées, des projets d’amélioration et de développements futurs ?
SW : De manière générale, nous faisons partie des « civictech », soit les technologies pour les citoyen.ne.s. Ainsi nous essayons de simplifier et de rendre plus accessible la relation entre les autorités (que ce soit la commune ou le canton) et la population. Nous avons en plus des partenariats comme Smartvote ou easyvote et d’autres encore.
Actuellement, la plateforme dédiée aux élections fribourgeoises a été bien accueillie, mais nous ne souhaitons pas en rester-là. Les prochaines élections couvertes seront celles de Berne et de Vaud, et bien entendu les prochaines fédérales !
● Interface : logiciel permettant la communication, la liaison d’un système avec l’extérieur. ● Game design : processus de création et de mise au point des règles et autres éléments constitutifs d’un jeu |