FIFF 2016 partie 2 : Morceaux choisis par nos journalistes
Par le langage poétique du rêve, « Born in battle » dénonce une vérité qui dérange : Celle de milliers d’enfants soldats enlevés chaque jour à des fins militaires.
La voix d’un seul enfant, utilisé comme arme de guerre, qui pourtant en unie plusieurs. L’horreur de la guerre côtoie la beauté de la vie, le fantasme et la dure réalité s’entrechoquent. Et pourtant, lointain, l’espoir pointe son nez.
Un court-métrage poignant et innovant tant par son sujet dur et poignant que par la façon dont la réalisatrice le traite. Qui a d’ailleurs reçu un prix de lors de projection en avant-première durant le FIFF.
Born in Battle - de Yangzom Brauen Suisse - 2015 20'
Jodie Nsengimana
Dans ce film à mourir de rire, nous allons à la rencontre d’une Grand-mère pas comme les autres : sortant de prison, elle décide de retrouver ces deux fils qu’elle n’a pas vu depuis des années. Pour ce faire elle engage un détective. Elle découvre alors qu’ils sont tous les deux mariés et tente de faire à nouveau partie de leur vie. Mais cela c’était sans compter sur l’insistance des producteurs d’un jeu pour les faire participer à un concours de jurons, car oui, Granny à un talent caché : un langage bien plus que simplement fleuri.
Ce film arrive malgré un thème plus que loufoque à toujours garder la cadence et à aborder des thèmes plus sérieux (l’abandon, l’importance des apparences au Japon, la prison…) tout en ne sombrant jamais dans le mélodramatique. Un film que nous conseillerons à toutes personnes pensant encore que le FIFF n’est consacré qu’à des films d’auteurs déprimant.
Granny’s got talent - de Shin Han-sol Corée du Sud - 2015 108'
Jodie Nsengimana
De jeunes lycéennes font un voyage en bus scolaire – jusqu’ici rien d’anormal – une bataille de polochons s’en suit. Une chose en entraînant une autre, le car ainsi que la totalité de ses occupantes se retrouvent coupés en deux par une rafale de vent, tripes à l’air. Les cadavres disséminés aux alentours sont, bien sûr, au rendez-vous. La totalité vraiment ? Non, une jeune fille semble avoir évité le pire et nous suivons ainsi sa course folle pour survivre.
Hybride déjanté entre un « Phénomènes » qui aurait pris du galon et un humour qui n’aurait rien à envié au célèbre « Shaun of the dead ». Tag nous fait perdre la tête (et c’est le cas de le dire) pendant ses 85 minutes de délire purement nippon. Avalanche de culottes blanches (fétichisme japonais oblige), florilège de combats dignes d’un Tarantino sous valium et hémoglobine à gogo.
Un film qui nous en fait prendre plein les mirettes par le génial réalisateur Sion Sono, lui-même inspiré par une nouvelle de Yusuke Yamada. Si l’absurde et le gore vous déplaisent passez votre chemin mais sinon attrapez vos pop-corn pour allez voir ce film que nous résumerons en trois lettres : WTF.
TAG - de Sion Sono Japon - 2015 85'
Jodie Nsengimana
Basé sur une histoire vraie, ce film retrace l’ascension jusqu’au sommet de Mary Kom, une jeune boxeuse indienne. En empruntant certains codes aux superproductions américaines comme « Rocky » et ses fameuses séances d’entrainement rythmées, cette réalisation parvient, tout de même, à apporter un vent de fraîcheur sur le genre. Petit bémol : bien que la sauce bollywoodienne soit modérée, certains clichés subsistent et peuvent rapidement agacer.
Néanmoins, on reste séduit par la détermination de cette boxeuse qui est prête à tout pour pratiquer son art. Le parcours de cette championne contraste également avec l’image traditionnelle de la femme indienne qu’on peut se faire. En effet, en plaçant la boxe au centre de sa vie, Mary Kom brise les conventions en s’opposant, tout d’abord, à son père et en restant insensible face à toutes critiques sur ses ambitions en tant que femme. Même si on peut regretter un scénario lisse et souvent prévisible, ce biopic a le mérite de nous faire découvrir une star nationale avec un destin exceptionnel.
Mary Kom Inde, 2014 2h02