Amours Chagrines ou L’Ecole de la Vélocité, une coproduction Nuithonie-Fribourg et Théâtre Vidy-Lausanne, est une pièce de théâtre à la fois drôle et tragique. Les 32 dramuscules (contraction de drame et de minuscule) qui y sont mis en scène nous entraînent à réfléchir sur l’amour et sur ses dérivés.
Le décor de la petite salle de Nuithonie met le spectateur directement dans l’ambiance: un filet de volley qui la traverse, un kayak au fond, un banc sur le côté gauche et un tas de cartons un peu décentré. Cette scène donne une impression assez floue: tout se mélange, on ne sait pas à quoi s’attendre. Cela reflète assez bien l’esprit de la pièce. Les couples se succèdent, s’interchangent à tel point que parfois, il en devient difficile de suivre.
Le texte d’Emmanuelle Delle Piane, auteure italo-suisse, est fort et habile. Chacun et chacune peut se reconnaître dans au moins un de ses dramuscules. L’amour y est décrit inconstant, injuste, rapide – d’où le sous-titre sans doute. Pourtant on en rit. L’humour se mêle aux malheurs, les non-dits sont omniprésents. L’amour y est écorché. La rupture, ou du moins le point de rupture, nous semblent toujours proches.
Au début, la pièce est présentée comme une étude de genre autour de l’amour. Les différences hommes-femmes sont expliquées souvent à partir de deux cœurs appartenant à chaque sexe. La mise en scène de Patrick Haggiag et le jeu des comédiens sont dynamiques. Rares sont les moments où il ne se passe rien. Sur scène évoluent six acteurs, trois fribourgeois et trois parisiens. À tour de rôle amoureux, las, trompeurs, trompés, ces couples font rire et attendrissent. Ils habitent l’espace avec une telle présence que le décor n’a pratiquement pas besoin de changer. Seuls les costumes changent, parfois sous les yeux même des spectateurs.
Un peu répétitive… mais à voir!
Une pièce à conseiller à tous, amoureux ou non. Une pièce qui fait réfléchir sur les relations passées, celles présentes et sur les éventuelles futures. Le tout avec humour. Un seul bémol à Amours Chagrines: elle est un peu longue et répétitive. Et la chaleur qui règne dans la petite salle n’arrange pas les choses. Mais malgré tout, le jeu en vaut la chandelle!
Par Mona Heiniger / Photo: www.dellepiane.ch
Prochaines représentations les 14 et 15 octobre à 20h. Infos : www.equilibre-nuithonie.ch.