Le chemin de passes dangereuses est une production Nuithonie de la Compagnie Claire. Cette pièce étudie les relations familiales et, plus particulièrement, les relations fraternelles. À la fois agressifs, affectueux et compréhensifs, trois frères emmènent les spectateurs dans leurs souvenirs d’enfance qui referment un drame terrible qui sera révélé au fil de l’évolution des personnages.
Jour de mariage, c’est l’occasion pour trois frères – Ambroise, Carl et Victor – de se retrouver. Cela fait de longues années qu’ils ne se sont pas vus. Quelques heures avant la cérémonie, l’aîné les emmène dans un camp de pêche, lieu où ils avaient l’habitude de se rendre étant enfants. De nombreuses fois, il avait insisté pour qu’ils s’y rendent tous. Lors du trajet en camion, au lieu-dit des passes dangereuses, c’est l’accident en pleine forêt. Les frères se retrouvent seuls avec leur passé et leur secret, lié à la mort de leur père, poète, en attendant des secours.
Le jeu des trois comédiens est poignant. Yann Pugin, également réalisateur, Jacques Maître et Yves Adam transmettent grâce à leurs tons une tension plus que palpable. Les émotions atteignent les spectateurs aussi à travers le texte de Michel Marc Bouchard, plutôt cru par passages. La blancheur des costumes et du sol diffuse une impression surréaliste qui est, par moments, mise en valeur par un éclairage plus intense. La sensation globale qui s’en dégage est celle d’une pièce se déroulant hors du temps, de la réalité. D’ailleurs, le fait que chacune des montres des trois frères indique une heure différente nous aiguille dans cette voie.
De la confrontation à l’unisson
Le décor, composé de quelques arbres tachés par leur sang, enferme les trois protagonistes. Il représente cette forêt pleine de mauvais souvenirs. Par le biais de dialogues sur des banalités, ils tentent de s’échapper de cette double prison: la forêt dont aucun ne trouve la sortie et le secret qu’ils partagent depuis vingt ans. Les échanges entre les protagonistes ont des allures de confrontation, nécessaire pour avouer et se pardonner. D’abord sous forme de monologues, le discours finit par devenir un chœur. À la fin, tous trois parlent d’une même voix, comme pour prouver aux spectateurs qu’ils se comprennent enfin et sont prêts à affronter la suite.
Par Mona Heiniger
Le chemin des passes dangereuses, prochaine représentation ce dimanche 25 mars à 17h00 à Nuithonie.
Informations et billetterie: http://www.equilibre-nuithonie.ch/fr/saison-2011-2012/43/