Imaginez que vous êtes dans une disco peuplée de danseurs. Tous bougent, et pourtant, c’est le silence. C’est alors que vous remarquez les écouteurs sur leurs oreilles… Compte-rendu d’une expérience originale, organisée dans le cadre de la Fête de la Danse le 2 mai à Fri-Son.

Vous avez dit Silent Party?

Pour les mauvaises langues,  une Silent Party, c’est un peu un événement pour asociaux, ou une sorte de soirée Goa où les écouteurs remplacent la drogue. L’effet est le même: chacun est enfermé dans sa petite bulle personnelle. Et il est vrai qu’aucune des personnes présentes à Fri-Son le 2 mai ne le démentira: il était difficile d’écouter la musique et de parler en même temps. Cela dit, il y avait aussi la possibilité d’enlever tout bonnement ses écouteurs pour bavarder.

Quelques anecdotes

Deux canaux d’écoute et un cocktail musical  savamment concoctés par le DJ, voilà ce qui a régalé le public jusqu’aux petites heures du matin. Les styles allaient des bons  vieux rythmes des Jackson 5 aux tubes de Lady Gaga. Il était d’ailleurs très amusant de regarder le spectacle sans écouteurs: des clubbers dansant dans un silence seulement rompu par les conversations, cela valait le détour! Certains jouaient même sur cette particularité en chantant à pleine voix des tubes de Grease alors que le DJ diffusait de l’électro. Autre originalité: ce qui était projeté sur les écrans géants. Non pas les habituels clips des musiques mais des images en live du… public lui-même! Derrière ce résultat impressionnant se cachaient quinze étudiants de l’ancien EMAF de Lausanne (aujourd’hui EIKON), venus en bénévole. Il s’agissait pour eu de mettre en pratique leurs connaissances théorique. Pendant toute la soirée, ils se sont ainsi baladés dans la salle, envoyant des images directement  projetées sur le grand écran. Il leur a fallu déployer des trésors d’attention pour éviter le piétinement malencontreux des pieds des danseurs ou trouver the angle de vue sur des clubbers surmotivés.

Le bilan

Comme l’explique Danilo Cagnazzo, coordinateur de la Fête de la Danse à Fribourg, une Silent Party représente un lourd investissement. C’est pourquoi Fri-Son n’en organise occasionnellement, et toujours en partenariat avec des sponsors ou une autre organisation. Pour cette édition, le nombre de participant s’est élevé à 360, un score un peu tristounet si l’on regarde la dernière Silent Party en date, qui avait attiré 700 personnes à Fri-Son. Danilo Cagnazzo, lui, prend ce  résultat avec modération: «Le jeudi, évidemment, ça marche un peu moins, les gens travaillent le lendemain» explique-t-il, avant de rajouter: «Cela a aussi permis aux étudiants de l’EIKON d’avoir suffisamment de place pour mener leur projet à bien. Vous imaginez s’il y avait eu 700 personnes?». D’autre part, l’organisateur n’a pas de quoi s’inquiéter, car cette 8ème édition de la  Fête de la Danse a battu les records de participations. À Fribourg, elle a attiré 700 personnes de plus qu’en 2012 et 2200 de plus qu’en 2011. Danilo Cagnazzo se dit d’ores et déjà prêt à reprendre les rênes l’année prochaine, et avoue «avoir déjà quelques idées»!

Lise-Marie Piller