Il faut l’avouer, le quatrième de couverture est plutôt alléchant. «J’ai libéré des princesses. J’ai incendié la ville de Trebon. […] J’ai été exclu de l’Université à un âge où l’on est encore trop jeune pour y entrer. […] Mon nom est Kvothe. Vous avez dû entendre parler de moi.»

Une fois passées les premières pages, c’est la déception. Eh oui, «Le nom du vent» est un de ces livres lents à la détente, qui demandent au lecteur un peu de bonne volonté avant de lui ouvrir toutes ses merveilles. Mais une fois les premiers chapitres digérés, ce livre devient diablement intéressant.

Surdoué, Kvothe passe son enfance sur les routes aux côtés de ses parents ménestrels. C’est une vie joyeuse, simple et pleine d’imprévus. Kvothe est habité par une soif d’apprendre insatiable, qu’il comble tant bien que mal aux côtés d’un vieil excentrique voyageant avec eux.

Coup du destin,  un jour le rêve s’effondre lorsqu’un malheur imprévisible frappe les ménestrels. Kvothe se retrouve seul. Faim, froid, fièvre, en vraie réincarnation d’un des misérables hugoliens, le garçon doit tout surmonter pour survivre. Heureusement, sa bonne étoile lui permet de se sortir de cette misère pour entrer à l’Université où l’on enseigne la magie…

À cheval entre Harry Potter et les grandes sagas fantastiques, Le Nom du Vent se classe parmi les ouvrages majeurs de la fantasy. L’auteur, Patrick Rothfuss use d’une finesse extrême en ciselant le caractère de ses personnages, les faisant vibrer d’une vie que l’on croirait réelle. Le monde qu’il a créé est également bluffant de réalisme. Kvothe ouvre les portes d’un univers inconnu où l’on côtoie ménestrels et mendiants. Les mots s’éclairent, des notes de musiques s’égrènent  au fil des métaphores et les descriptions se dégustent plus qu’elles ne se lisent. En un mot, laissez-vous emporter par le tourbillon nommé Le Nom du Vent

Patrick Rothfuss : Chronique du tueur de roi, 1ère journée, le Nom du vent, Paris, Bragelonne, 2009, 648 p.

Lise-Marie Piller