Les jeunes ont des choses à dire, des idées à soumettre et des projets à concrétiser. Marielle Savoy et Pierre Gumy le savent mieux que quiconque: ils ont ainsi créé des espaces de débat lors de trois sessions, trois cafés culturels. Bilan avec Pierre Gumy.
Les cafés culturels sont le fruit d’une initiative lancée par Pierre Gumy et Marielle Savoy, deux étudiants de l’Université de Fribourg, en septembre de cette année en marge des Assises de la culture. Il s’agit de se retrouver autour d’un café ou d’une bière et de débattre de questions de société qui intéressent particulièrement les jeunes. Trois débats, trois lieux différents à travers la ville, trois thématiques: les arts de la scène, les arts urbains, la culture et les médias. Autant dire un grand champ d’investigation. Le déroulement se fait tout naturellement, les intervenants lancent une idée, une information, le public réagit. Parmi les participants, nous retrouvons des jeunes venus de tout l’horizon culturel fribourgeois. Chacun a son domaine de prédilection et plusieurs interviennent sans gêne. Certains préfèrent écouter et se faire un avis au fil de la discussion, le tout dans la bonne humeur et l’entente cordiale. Car c’est simplement ça les cafés culturels: discuter pour trouver de nouvelles pistes. Le but de ces cafés selon Pierre Gumy: «Faire un état des lieux de la culture auprès des jeunes».
Bien que la tranche des 20-30 ans qui était en majorité, plusieurs quadras sont venus prendre la température. « Prendre la température » le terme est posé: « les idées qui sont ressorties durant ces débats ne sont que des échantillons de ce que pensent et veulent réellement les jeunes. C’est l’image de l’iceberg» présente Pierre. Un iceberg qu’il faut faire sortir de l’eau, non sans émotions parfois. Il ajoute que «c’est une façon de repenser les codes, notre génération doit saisir l’opportunité de faire quelque chose».
Des projets seront-ils lancés pour concrétiser ces idées? «Ce n’est pas le but de ces cafés. Nous offrons le jardin où les jeunes viennent poser une graine. A eux de voir s’ils souhaitent être attentifs à la pousse» répond-il. Il s’agit donc de créer des réseaux, des corrélations peut-être. «Le site www.ujoin.ch permet ce genre de rencontres, il a été un précieux soutien pour faire venir du public» conclut Pierre Gumy.
D’autres penseront, à tort, que ce n’est que du vent, mais c’est le vent qui fait tourner les moulins. Ces cafés sont une bénédiction pour les étudiants qui désirent prendre les choses en main. Car la culture n’est rien d’autre qu’un modeste seuil. Un seuil du rien vers le tout.
Matthieu Corpataux