Snifff, le NIFFF c’est fini! Après neuf jours de délectation cinématographique, le Festival International de Films Fantastiques de Neuchâtel s’est achevé samedi 12 juillet.  Sous une météo glaciale mais dans une ambiance chaleureuse, le festival a pu compter 33’000 entrées. Le doit-il à sa popularité croissante ou à son programme plus alléchant que jamais ?

Parmi les événements exceptionnels, on se doit de citer l’hommage accordé à H.R. Giger, décédé en mai dernier, qui a soutenu quinze ans auparavant le projet un peu insensé de fonder le NIFFF. Sa patte sera toujours présente sous forme du Prix Narcisse du meilleur film. Pour les non-festivaliers, la deuxième édition du NIFFF INVASION a proposé un parcours Sherlock Holmes adapté aux enfants dans toute la ville de Neuchâtel. Le challenge Epic Game Jam a rassemblé plus de 110 développeurs de jeux vidéo provenant de 14 pays différents qui avaient pour mission de concevoir un jeu vidéo en 45 heures. Les festivaliers eux aussi étaient au rendez-vous. Durant ce marathon audiovisuel, il n’était pas rare que des séances soient  complètes, parfois avec une liste d’attente de plus de 120 personnes. La projection d’un film surprise le dernier jour du festival a attiré plus de 500 curieux qui ont pu découvrir en avant-première le thriller hispano-américain Open Windows.

Les VIP du NIFFF se sont manifestement sentis bien à l’aise. Jimmy Weber, le jeune réalisateur américain du film gore Eat, était particulièrement euphorique et a définit le NIFFF comme étant l’incarnation même du paradis. L’invité d’honneur Kevin Smith quant à lui est littéralement tombé amoureux de Neuchâtel et a promis d’y retourner prochainement pour y passer ses vacances en famille. Sa performance désopilante sur scène évoquait plus un One-man-show improvisé qu’une supposée master class. Les fervents niffiens ont chouchouté cet hôte d’honneur avec respect et ce n’est pas le seul. Ils ont acclamé avec un enthousiasme contagieux chaque invité qui est venu se présenter avant ou après une séance.

Superstar de cette année, le célèbre auteur de la saga Le Trône de Fer George R.R. Martin a ravi les lecteurs avides de cinéma et les cinéphiles passionnés de littérature. Son intervention au colloque TV Series Storyworlds aux côtés d’autres auteurs-scénaristes a été très bien reçue. Mais c’est surtout sa master class New Worlds of Fantasy qui a eu le plus de succès, car la séance accueillait tellement de spectateurs que même les couloirs entre les sièges et les sorties étaient bondés. Cette surpopulation n’a pas empêché le public d’être immergé dans les propos du conteur, en particulier lors de la lecture d’un chapitre de son prochain livre. Dans sa qualité de coqueluche du festival, George Martin s’est montré modeste et généreux. Non seulement sa présence inédite nous a été accordée du début à la fin du festival, mais il a aussi dédié son précieux temps pour raconter sa passion artistique et répondre aux questions des fans.

Cette 14ème édition s’est conclue avec la cérémonie de  remise des prix. Le long-métrage néozélandais Housebound de Gerard Johnstone a remporté 10’000 francs et le Prix H.R. Giger « Narcisse » du meilleur film pour avoir su équilibrer l’horreur, l’angoisse et l’humour. Blind, film norvégien à l’aspect sensoriel, a reçu le Méliès d’Argent décerné par la confédération pour le meilleur long-métrage européen et est ainsi nominé pour le Méliès d’Or. La promotion accordée par la critique internationale du NIFFF a été décernée au film américain It Follows. Le Prix du Public a été attribué au « mocumentaire » vampirique What we do in the Shadows et le dernier film complètement déjanté de Takashi Miike The Mole Song s’est fait attribué la récompense Imaging The Future pour le meilleur production design.

La masterclass G.R.R. Martin ainsi que celle de Kevin Smith sont disponibles en streaming pendant un mois sur:

http://www.nifff.ch/?a=175,3336

Clarisse Aeschlimann